Le Dr Henry Joseph, créateur du laboratoire Phytobokaz, en Guadeloupe, a annoncé la semaine dernière au cours du Forum régional sur la Santé, avoir « prouvé l’efficacité d’une plante endémique sur l’immunité innée face aux virus émergents à ARN ». L’herbe à pic, Zèb a pik, connue localement par la médecine traditionnelle est l’ingrédient essentiel d’un produit du laboratoire vendu pour ses vertus fortifiantes, le Virapic.
Cette annonce a fait l’effet d’un coup de bombe localement. En effet, on peut penser que les travaux du Dr Henry Joseph, pour lesquels il a déposé un brevet, pourraient permettre d’avancer dans la recherche sur la prévention de la Covid-19. La presse nationale n’a pratiquement pas réagi, ce qui a indigné localement.
Ce mardi 16 février, un député a donné de l’ampleur au débat.
« Les Outre-mers ont un rôle majeur à jouer dans la recherche contre la Covid. » Ainsi s’est exprimé le député guyanais Gabriel Serville aujourd’hui mardi 16 février à l’Assemblée Nationale.
Il a interpelé le gouvernement sur la découverte des laboratoires Phytobôkaz, et sur la prise en compte et le soutien nécessaire de l’Etat à cette découverte.
« Le recours à la pharmacopée traditionnelle dans nos territoires d’Outre-Mer n’est pas étrangère à notre record d’immunité », a encore dit Gabriel Serville.
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lui a répondu que les autorités enquêtent sur le bien fondé de cette découverte.
« Les laboratoires Phytobôkaz ont effectivement développé un médicament à base d’herbe à pic, qui suscite beaucoup d’engouement et qui est utilisée depuis des siècles. Mais il est encore trop tôt pour en dresser le bilan. »
On peut s’étonner qu’aucun élu national issu de la Guadeloupe n’ait repris au niveau de la représentation parlementaire les propos de Gabriel Serville.
André-Jean VIDAL