Dernière étape de la visite de Manuel Valls, ministre d’Etat, ministre des Outre-mer en Guadeloupe : le 4e étage du WTC et le monde économique.
Ils sont venus, ils sont tous là, assis à une table en fer à cheval dont le haut bout est occupé par le ministre, avec à sa gauche le préfet Xavier Lefort, à sa droite Patrick Vial-Collet, président de la CCI-IG, Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région, qui sera rejointe par Ary chalus, président de Région, retenu un temps à l’inauguration du siège d’EDF.
Pas loin, il y a Bruno Blandin, président de l’UDE-MEDEF, et encore, Jean-Yves Ramassamy, vice-président de la Chambre de métiers, Christophe Wachter, secrétaire général des MPI, Didier Payen, premier vice-président des MPI, PDG de West Indies Pack, José Gaddarkhan, président de la Fédération des entreprises du BTP, Dominique Virassamy, président de Sauvez notre Entreprise Guadeloupéenne (SNEG), président de France Active, Camille César-Auguste, président de la CLCV71 et représentant de l’UACAZ, représentant les consommateurs. D’autres encore.



Et puis, les grands commis de l’Etat : Jean-Yves Le Gall, directeur régional des Finances Publiques, Jean-Yves Casano, directeur général de la CGSS, François Groh, directeur régional de l’IEDOM, Ludovic de Gaillande, directeur de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS), à côté d’Yves Dareau, secrétaire général pour les affaires régionales. Non loin il y avait aussi Maurice Tubul, secrétaire général de la préfecture, Arnaud Duranthon, sous-préfet en charge de la cohésion sociale, du travail et de la politique de la ville, secrétaire général adjoint.
De quoi ont-ils parlé ? De l’insécurité, qui nuit aux affaires, du monopole de la Société Anonyme de Raffinerie aux Antilles (SARA), qui reçoit des aides de l’Etat (20 millions chaque année, 40 l’an prochain et 60 dans deux ans, selon Bruno Blandin) et qui fait que les hydrocarbures sont chers à la pompe ou dans les casiers à bouteilles de gaz, des cotisations sociales, des dettes sociales et fiscales, du manque de marchés publics, de l’inflation. Etc.
Que leur a répondu le ministre ? Il a insisté sur l’insécurité qui fait peur aux touristes, qui fait peur aux Guadeloupéens, qui nuit aux affaires.
Manuel Valls :
Pour la lutte contre le narcotrafic, qui, a rappelé Manuel Valls, est en discussion au Parlement, il est évident qu’il faut tout faire pour couper les routes qui vont d’Amérique centrale et du sud en Europe en passant par la Guadeloupe et la Martinique. Il est prêt, mais c’est en débat avec le ministre de l’Intérieur et il va en parler au Premier ministre, à augmenter les moyens humains et matériels.
Manuel Valls :
L’eau, gros problème mais une détermination sans faille : il faut que le SMGEAG dégraisse ses effectifs et fasse payer aux usagers l’eau consommée. L’Etat, la Région, le Département mettent au pot mais il faut que les élus se prennent en mains, même si, a dit malicieusement le ministre, « les municipales c’est dans un an. »
Manuel valls :
La refonte de l’économie doit être en marche. L’exode des jeunes, le problème de démographie, avec de moins en moins de bras… Problème, selon le ministre, fondamental.
Manuel Valls :
Autre sujet : la commande publique. ce qui va permettre de conserver ou créer de l’emploi. Il faut aussi que les collectivités paient en temps et en heure. Il faut enfin que les collectivités se prennent en charge parce qu’il ne faudrait pas que la Région, qui a pris à sa charge des chantiers communaux, se retrouve en difficultés financières.
Manuel Valls :
La vie chère, enfin, c’est l’octroi de mer accusé, que le ministre ne voudrait pas que l’on supprime parce qu’il abonde les caisses des collectivités, mais qu’il faut sûrement adapter. Ce sont aussi les frais d’approche, les monopoles, et la mise en place d’une production locale pour éviter d’importer à grand frais 80% de ce que nous mangeons, etc.
Manuel Valls :
Durant le mini-cocktail qui a suivi cette réunion de travail — le ministre partait pour la Martinique —, les acteurs du monde économique se sont déclarés « assez satisfaits » des propos du ministre qui « semble déterminé à faire ce qu’il dit ». A suivre.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com