Suite du voyage officiel de Manuel Valls, ministre d’Etat, ministre des Outre-mer, avec une escale à Sainte-Rose. Accueil républicain par le maire de cette grande commune du nord de la Basse-Terre, Adrien Baron, accompagné de son conseil municipal.
Manuel Valls résume sa visite à Sainte-Rose :
Sur la place de la mairie, beaucoup de monde : des élus, mais aussi une foule de Sainte-Rosiens venus accueillir le ministre. Celui-ci a salué le maire, les adjoints, des élus avant de suivre Adrien Baron à l’étage entre deux rangées de dames applaudissant au passage.



La grande salle du conseil, superbe installation en bois sombre, avait peine à contenir les invités et la petite foule qui avait réussi à passer le filtre de l’accueil.
Adrien Baron et Manuel Valls, côte à côte, le président Guy Losbar, la vice-présidente de Région, Chantal Lérus, le préfet de Région Xavier Lefort, le directeur régional de France Travail Guadeloupe et Îles du Nord, Fabrice Marie-Rose — on verra ensuite pourquoi — ont pris place dans un brouhaha vite stoppé quand le maire a pris la parole pour présenter la commune.
Qu’a dit le maire ? Que Sainte-Rose est une terre bénie pour le tourisme, mais aussi une terre difficile au plan sécuritaire parce que « François Mitterrand, président, a voulu éliminer le ghetto de Boissard et on a construit ici 1 000 logements très sociaux pour reloger les personnes. Une opération tiroir… » Bref, la commune bien tranquille et industrieuse de Sainte-Rose, l’un des bassins agricoles, venait de perdre son usine à sucre, et faisait connaissance avec le chômage et les aléas connexes…
Adrien Baron :
Dans une courte allocution, Guy Losbar a exprimé son plaisir de voir que le soutien apporté à Sainte-Rose porte ses fruits, notamment au travers d’un équipement touristique comme la base nautique, mais aussi au travers des travaux effectué et à venir sur le port pour developper les activités maritimes. Bel hommage à son vice)président au Département, président de la commission insertion.
Guy Losbar :
Le ministre d’Etat, ministre des Outre-mer, a répondu au maire en disant tout son plaisir d’être dans une commune modèle, qui avec une municipalité active, soutenue par l’Etat, la Région et le Département, souhaite changer : changer en se développant et pour ce faire, soutenir l’emploi.
Manuel Valls :
Invité à prendre la parole, Henri Yacou, premier adjoint au maire et aussi président de l’Entreprise But d’Emploi Eko Sistem, « première en son genre en Guadeloupe », a expliqué la démarche qui a aboutit, au bout de deux ans, presque trois, à apporter « une réponse concrète à un enjeu de société : celui de la privation durable d’emploi. »
Les chiffres donnés par Henri Yacou sont sans appel : il y a plus de 27 000 personnes en situation de chômage longue durée en Guadeloupe, « véritable gâchis humain et économique. »
« L’expérimentation Territoires Zéro Chômeur de Longue durée, initiée en 2016, a démontré qu’il est possible d’inverser cette dynamique. Nous entrons aujourd’hui dans le club des 75 territoires engagés, avec près de 3 600 personnes sorties de la privation d’emploi. »
Pour ce qui est de Sainte-Rose, 40 contrats en CDI ont été signés ce matin, aussi par le ministre. « Notre ambition, a dit Henri Yacou, notre objectif à terme c’est 480 emplois qui seront créés afin de développer des activités utiles au territoire et non concurrentielles. Nous portons ici, à Sainte-Rose, notre contribution à un modèle économique innovant, où chaque personne volontaire doit trouver sa place dans une activité qui a du sens, au service du territoire. »
Signature des contrats :

Quels pôles stratégiques choisis ? La Conciergerie solidaire, pour proposer des services de proximité aux habitants; le Pôle Transition Ecologique et Agricole, pour valoriser les ressources locales en favorisant une économie plus durable; un Pôle Tourisme Bleu et Tourisme Vert, pour mettre en valeur le patrimoine naturel de Sainte-Rose.
Les contrats signés, la délégation ministérielle et les élus, précédés et suivis par une foule enthousiaste, s’est dirigée vers le port.
Non ! Pas encore. Adrien Baron a tenu à remettre trois cadeaux du terroir à Manuel Valls : un rhum d’exception de chaque distillerie de Sainte-Rose, Reimonenq et Bonne-Mère, et un petit tonneau pour faire vieillir du rhum.

Sortie de la mairie, la délégation a traversé les rues, pour arriver au joli port en devenir, qui associe activités de pêche, activité de tourisme et de loisirs, activités de transport de passager et de fret… Bientôt.


Déambulant sourire aux lèvres, un peu pressé par la foule qui voulait des selfies avec le ministre, celui-ci s’est dirigé vers un groupe musical dirigé par le maître ka Daniel Losio. Manuel Valls s’est approché, a félicité le groupe et les trois dames qui chantaient sur le son du ka avant de gagner la base nautique. Là, attendaient des Sainte-Rosiens venus pour voir le ministre. Au premier rang desquels, discrète, la maman d’Adrien Baron que le ministre a saluée. Ministre qui s’est proposé pour distribuer des jus de fruits frais locaux aux élus qui l’entouraient.
Cette ambiance détendue à Sainte-Rose a permis au ministre de rencontrer la Guadeloupe vraie, sincère, accueillante, volontaire.
C’est pour cela que Manuel Valls a pu dire que « c’est ici que nous allons préparer la transformation », que les Guadeloupéens appellent de leurs vœux : un développement économique intégré, pensé dans le respect des hommes et des femmes de ce pays de Guadeloupe. Et pas à leur détriment…
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo-com