Haïti. La PNH attaque les bases du groupe criminel 5 Segonn au centre-ville de Port-au-Prince

La Police nationale d’Haïti (PNH) a annoncé avoir mené une opération dans le fief du puissant gang 5 Segond, samedi 15 mars 2025, sans toutefois fournir de bilan.

La Police nationale d’Haïti (PNH) a annoncé avoir mené une opération dans le fief du puissant gang 5 Segond, le samedi 15 mars 2025, sans toutefois fournir de bilan. Les images d’un engin lourd suivi d’un transport de troupes blindé pénétrant une propriété à Fort Saint-Clair, localité située non loin de Village de Dieu, bastion du gang 5 Segonn, ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux le samedi 15 mars 2025, en fin d’après-midi.

Tard dans la soirée, la PNH a confirmé sur sa page Facebook qu’une opération impliquant plusieurs de ses unités y avait été menée. « La Police Nationale d’Haïti (PNH) a mené, dans la journée du samedi 15 mars 2025, une opération policière de grande envergure au centre-ville de Port-au-Prince, notamment dans le fief du chef principal de la bande armée 5 Segonn, Johnson André alias Izo, ainsi que dans les zones de Fort Saint-Clair et du Théâtre National, non loin du siège de l’Électricité d’Haïti (EDH), situé au Bicentenaire », a déclaré l’institution.

Intervenant sur Magik 9 ce dimanche 16 mars, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), a précisé que les forces de l’ordre ne sont pas allées jusqu’à pénétrer le Village de Dieu mais ont atteint Fort Saint-Clair, où les caïds s’étaient retranchés depuis quelques semaines. « Depuis l’attaque aux drones explosifs menée par les forces de l’ordre le 2 mars à Village de Dieu, les hommes d’Izo se sont installés dans des tentes à Fort Saint-Clair, tout près du bâtiment de l’EDH », a-t-il souligné.

À ce jour, les autorités n’ont communiqué aucun bilan officiel de l’opération menée au centre-ville de Port-au-Prince. Toutefois, Pierre Espérance évoque une vingtaine de morts. « Il y a au moins 20 bandits qui ont été tués, plusieurs blessés, tandis que de nombreux autres ont pris la fuite », a-t-il révélé. « La police a également saisi des équipements et détruit leurs tentes », a-t-il ajouté.

Pierre Espérance a confirmé que les policiers ont évacué les localités qui étaient dans leur ligne de mire. « Je félicite la police et la population qui n’ont pas attaqué les civils venant du bas de la ville par la ruelle Alerte. » D’autres sources affirment que plusieurs habitants du centre-ville ont fui en direction du sud de la capitale, vers Fontamara et Carrefour.

Selon Pierre Espérance, l’opération de la police a débuté depuis la rue Capois et s’est poursuivie dans une partie de Carrefour-Feuilles, aux abords du stade Sylvio Cator et de l’Hôpital Général (Hôpital de l’Université d’État d’Haïti). « Ils ont déblayé plusieurs tronçons de route obstrués par les bandits », a-t-il détaillé.

Les forces de l’ordre ont réussi à repousser les hommes armés dans leur fief, a informé le défenseur des droits humains.

Depuis le début de la semaine du 10 mars, les hommes de la coalition “Viv Ansanm” ont lancé des offensives sur plusieurs quartiers du centre-ville de Port-au-Prince, notamment la rue Capois, l’avenue Christophe et la ruelle Alerte. Ces attaques ont paralysé les activités locales et poussé de nombreux habitants à fuir. Elles ont également fait plusieurs morts et blessés parmi la population, a rapporté Pierre Espérance, précisant que les gangs ont incendié plusieurs bâtiments.

Jusqu’au vendredi 14 mars au matin, plusieurs zones de la capitale, dont Pacot, l’avenue N, Bois-Verna, Turgeau et Canapé-Vert, étaient sous forte tension. Les riverains ont érigé des barricades et procédé à des fouilles.

« L’objectif de cette offensive des gangs était de prendre Canapé-Vert et Pacot », a souligné Pierre Espérance. Mais la contre-offensive des forces de l’ordre les a contraints à battre en retraite, a-t-il ajouté.

« Le problème avec les autorités, c’est qu’elles ne consolident pas leurs avancées, laissant ainsi aux gangs la possibilité de revenir et de terroriser à nouveau la population », a regretté Pierre Espérance. Il a souligné que les forces de l’ordre, une fois l’opération terminée, se sont retirées des lieux. « Je ne dis pas qu’ils les ont abandonnés, mais ils ne sont pas restés sur place », a-t-il martelé.

« Par exemple, les forces de l’ordre ont largué plusieurs drones piégés à l’explosif à Carrefour-Feuilles le mercredi 12 mars en début de soirée, causant 22 morts et plusieurs blessés dans le camp des bandits. Cependant, dès le lendemain, ces derniers sont revenus et ont repris leurs exactions », s’est-il plaint.

En conséquence, M. Espérance déconseille aux habitants des zones attaquées de regagner leur domicile malgré le calme apparent observé après l’opération de la police. Il les invite à attendre des signes concrets de sécurité avant d’envisager un retour.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/254228/la-pnh-attaque-les-bases-du-groupe-criminel-5-segonn-au-centre-ville-de-port-au-prince

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