La deuxième édition du Salon de la Famille : Manman, Papa et Timoun s’est ouverte jeudi au stade du Gosier.
Dédié à la parentalité, à la maternité et aux familles recomposées, l’événement met cette année un accent particulier sur un sujet encore peu abordé : le rôle des pères et des papas solos.
Une ouverture sous le signe de l’échange
Dès les premières heures, le salon a attiré un large public : parents, professionnels de la parentalité, associations et institutions se sont retrouvés autour d’une question centrale : comment mieux accompagner les pères dans leur rôle éducatif ? Conférences et ateliers se sont enchaînés, offrant un espace de réflexion sur les défis rencontrés par les pères, qu’ils soient en couple, séparés ou seuls à élever leurs enfants.
Le thérapeute Éric Lanarre, spécialiste de l’approche neuro-émotionnelle et de l’accompagnement des victimes de traumas sexuels, a livré une analyse percutante sur la souffrance masculine souvent passée sous silence :
« On a enseigné aux hommes qu’il fallait se montrer forts et invulnérables, alors qu’en réalité, nous portons beaucoup de souffrances non dites. Résultat : en prison, 90 % des détenus sont des hommes ; le suicide touche 80 % d’entre eux, et la délinquance masculine reste majoritaire. Le système patriarcal, avec toute la pression qu’il impose, génère plus de souffrance chez les hommes que chez les femmes. »
Son intervention a ouvert un débat nécessaire sur la place des pères dans la société et l’urgence de déconstruire certaines injonctions pesant sur eux.
Les papas solos brisent le silence
L’un des moments forts de cette première journée a été la table ronde consacrée aux pères célibataires. Un sujet encore peu mis en lumière dans les débats sur la parentalité, alors que de nombreux hommes assument seuls l’éducation de leurs enfants, souvent sans reconnaissance sociale ni soutien adapté.
« On parle beaucoup des mamans solos, mais les papas aussi sont nombreux à élever leurs enfants seuls, et ils le font souvent dans l’ombre », a témoigné un participant.
Des associations présentes sur place ont présenté divers dispositifs de soutien pour ces pères isolés : groupes d’échange, aides juridiques et conseils pratiques pour mieux concilier vie professionnelle et responsabilités familiales.
Fanny Taillepierre, infirmière puéricultrice en PMI :
Une exposition pour illustrer la diversité des familles
En parallèle des débats, une exposition immersive a été inaugurée, mettant en lumière des parcours de pères engagés et des modèles familiaux variés. À travers des photographies et des témoignages poignants, l’objectif est clair : briser les clichés et rappeler que la parentalité ne se résume pas à un schéma unique.
« Ce qui compte, c’est l’amour et l’implication des parents, quel que soit leur statut », a souligné un des organisateurs.
L’exposition met aussi en avant des initiatives locales comme celles de l’association Pipirits, engagée auprès des urgences pédiatriques du CHU de Guadeloupe pour améliorer l’accueil des enfants et accompagner les parents dans leur rôle. D’autres structures telles que l’Association Guadeloupéenne des Puéricultrices (AGP) et le CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) ont également répondu présentes.
Un espace dédié au bien-être des femmes
Si les pères sont à l’honneur cette année, les mamans ne sont pas en reste. Un espace spécialement conçu pour elles propose des ateliers bien-être, des conseils autour de la maternité et des échanges sur la charge mentale et l’équilibre familial. La marque Carryboo, spécialisée dans les produits pour bébés, fait partie des exposants engagés pour accompagner les parents au quotidien.
Avec cette première journée riche en échanges et en témoignages, le Salon de la Famille démarre sous les meilleurs auspices. Les visiteurs attendent avec impatience la suite du programme, prévu les 7 et 8 mars, avec de nouvelles conférences et ateliers dédiés aux enjeux de la parentalité moderne.
En mettant en lumière la place des pères dans la famille et les défis des papas solos, cet événement contribue à faire évoluer les mentalités vers une parentalité plus égalitaire et inclusive. Un rendez-vous essentiel pour repenser ensemble les rôles familiaux et renforcer les liens qui unissent parents et enfants.
M. MACTAR
