Haïti. « Le CPT a choisi de faire échouer la transition », estime Joël Édouard Vorbe de Fanmi Lavalas

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) est le principal facteur d’échec de la transition politique, a commenté Joël Édouard Vorbe, membre du comité exécutif de l’organisation politique Fanmi Lavalas. Dans une entrevue accordée à Magik 9, M. Vorbe a indiqué que les membres du CPT, y compris le représentant de Fanmi Lavalas, sont confortables dans la situation actuelle et comptent maintenir le pays dans l’instabilité politique.

« Le CPT a choisi de faire échouer la transition », a jugé Joël Édouard Vorbe dans une interview à Panel Magik. Lors de son intervention, le responsable du comité exécutif de Fanmi Lavalas a identifié comme preuve de cette volonté de faire échouer la transition le peu d’initiatives du CPT après plus de 10 mois de gouvernance pour le rétablissement de la sécurité. M. Vorbe a dénoncé en ce sens le CPT, qui, selon lui, maintient le pays dans l’instabilité politique dans l’unique but de jouir des privilèges de leurs fonctions.

Alors que le représentant de Fanmi Lavalas assure la présidence du CPT, M. Vorbe, sans se désolidariser de son représentant, a argué que l’échec de la transition est une responsabilité partagée par tous les secteurs représentés au sein de cette structure. « L’échec de la transition, c’est l’échec de tous les secteurs représentés au sein du CPT. Cependant, Leslie Voltaire, président du CPT, actuellement représente le CPT et non l’organisation politique Fanmi Lavalas. Ses actes engagent le CPT », a clarifié Joël Édouard Vorbe.

Questionné sur les raisons du soutien de Fanmi Lavalas au CPT malgré les dénonciations, Joël Édouard Vorbe a fait savoir que le mécanisme pour le remplacement du CPT n’existe pas, expliquant qu’en l’absence de ce mécanisme, Fanmi Laval a proposé d’écarter les trois conseillers présidentiels inculpés dans le scandale de corruption à la Banque nationale de crédit et de laisser le sort des quatre restants aux secteurs qu’ils représentent au CPT. Une proposition qui n’a pas été suivie, a-t-il déploré.

De l’urgence de sauver la transition

Joël Édouard Vorbe a lancé un appel pour sauver la transition. Ce salut passe d’abord par la lutte contre l’insécurité. Selon Joël Édouard Vorbe, les initiatives pour sauver la transition passent d’abord par la lutte contre l’insécurité en dotant la PNH des moyens adéquats et fixant des objectifs précis dans le temps.

« Sauver la transition signifie que les membres du CPT doivent se mettre à l’écoute de la population et de ses priorités. Sauver la transition est synonyme de lutte contre l’insécurité. Sauver la transition renvoie à prendre les décisions qu’il faut en tant que responsables au CPT, en conformité avec l’accord du 3 avril, et à l’organisation du dialogue national », a énuméré M. Vorbe.

Faire le constat que le CPT veut faire échouer la transition et réclamer de ces acteurs de sauver cette même transition seraient comme marcher sur deux fils pour l’organisation Fanmi Lavalas. Joël Édouard Vorbe a avoué que l’organisation politique Fanmi Lavalas joue sur deux tableaux.

M. Vorbe a plus loin reconnu que dans leurs précipitations, Fanmi Lavalas et les autres secteurs représentés au CPT n’ont pas pris de mesures pour empêcher les représentants de rapatrier le pouvoir. « Ils ne sont pas chefs. Nous leur avons donné l’opportunité d’exercer le rôle de l’exécutif, mais au lieu d’exercer leur rôle, ils se contentent de jouir des privilèges liés à leurs fonctions », a lâché M. Vorbe, qualifiant le comportement des conseillers présidentiels de « cynique ».

De retour en Haïti le vendredi 31 janvier 2025, Leslie Voltaire, président du CPT, a déclaré qu’il y aurait des élections cette année de toutes les manières. En réponse, Joël Édouard Vorbe a fait savoir qu’il est impossible d’organiser des élections dans le contexte actuel. « Il est important de comprendre que les élections sont l’aboutissement de cette transition. Nous sommes pour les élections, mais pour aboutir aux élections, il faut d’abord la sécurité », a déclaré M. Vorbe.

Le dimanche 2 février 2025, dans une note de presse, l’organisation politique Fanmi Lavalas a dénoncé toute tentative d’organiser les élections dans les huit autres départements du pays où la situation sécuritaire semble être propice. « Fanmi Lavalas encourage son représentant au CPT à respecter la volonté du peuple qui réclame la sécurité avant les ʺsélectionsʺ et le référendum bidon », lit-on dans la note de presse.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​