Economie circulaire. Ne plus gaspiller, chez nous aussi

L’économie circulaire prend le contrepied de l’économie linéaire qui consiste à extraire, fabriquer, consommer, jeter. L’économie circulaire contribue à limiter le gaspillage de ressources naturelles en repensant les modes de production et de consommation. Ce qui est très utile quand on habite une île à l’écart de tout continent ! Avec 350 000 habitants qui consomment à tout-va.

Changer la vie

Economie circulaire. Ces deux mots voudraient changer nos vies au quotidien. A partir d’une utilisation raisonnée des ressources naturelles et des déchets, l’économie circulaire appelle, nous dit l’ADEME, Agence de la transition écologique, « à une consommation sobre et responsable, adaptée au défi climatique. »

La Loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a entériné « la volonté collective des parties prenantes d’engager la France dans une transition vers l’économie circulaire. »

Comment ? Les ressources vitales, dont l’eau, les produits agricoles, s’appauvrissent avec le changement climatique. L’approvisionnement énergétique de la nation est compromis pour des raisons géopolitiques (brouille avec la Russie, brouille avec l’Algérie, qui fournissent pétrole et gaz naturel). Il s’agit de sortir du modèle classique « linéaire » de production et de consommation — extraire, produire, consommer, jeter — pour réduire la consommation des ressources et les utiliser de manière aussi efficace que possible.

Trois domaines d’action

Trois domaines d’action : la production et l’offre de biens et services, la consommation au travers de la demande et du comportement du consommateur, la gestion des déchets avec le recours prioritaire au recyclage qui permet de boucler la boucle.

L’humanité génère près de deux milliards de tonnes de déchets solides chaque année, soit suffisamment pour remplir 822 000 piscines olympiques.

En France, la quantité de déchets municipaux produite par habitant s’élève actuellement à 548 kilogrammes par an. Dans nos régions — Guadeloupe, Martinique, Guyane —, environ 450 kilogrammes par an.

Vous avez dit déchets municipaux ?

Le déchet est ce qu’on appelle « un bien meuble » dont le détenteur se défait ou souhaite se défaire. Il est caractérisé par sa nature, mais également par son producteur, son mode de collecte ou l’organisme qui le prend en charge.
Qu’ils soient dangereux ou non, la gestion des déchets présente des enjeux majeurs tant au regard des impacts environnementaux et sanitaires que de la nécessaire préservation des ressources en matières premières.

Qu’entend-on par déchets municipaux ? Ce sont des déchets dont la gestion relève de la compétence des collectivités, à savoir :
. les ordures ménagères en mélange ;
. les déchets des ménages collectés séparément ;
. les déchets d’activités économiques assimilés aux déchets des ménages ;
. les encombrants des ménages ;
. les déchets collectés en déchèteries ;
. les déchets dangereux des ménages ;
. les déchets du nettoiement (voiries, marchés…) ;
. les déchets de l’assainissement collectif (notamment les boues de station d’épuration) ;
. les déchets verts des ménages et des collectivités locales.

Il y a aussi les déchets générés par des activités économiques, dangereux ou non dangereux, dont le producteur initial n’est pas un ménage. Les activités économiques regroupent l’ensemble des secteurs de production : agriculture-pêche, construction, secteur tertiaire, industrie. Une partie des déchets des activités économiques sont des déchets assimilés, qui peuvent être collectés sans sujétions techniques particulières.

Que deviennent nos déchets ?

Longtemps, ces déchets, sans distinction, ont été jetés dans la nature, dans des décharges « sauvages » mais utilisées par les collectivités autant que par des particuliers, et puis aussi à la mer… Il y a eu longtemps la décharge de la Gabarre, à quelques centaines de mètres de la plus grande agglomération d’Outre-mer, Les Abymes. La décharge a été depuis réhabilitée… En Martinique aussi, la décharge de Chateaubœuf, aujourd’hui transformée en déchèterie, fumait aux abords de Fort-de-France. Ces verrues ont été soignées à coups de centaines de millions d’euros.
Actuellement, en Guadeloupe, sur les 400 000 tonnes de déchets réceptionnés dans les centres de tri et de traitement (hors déchets du BTP), 31,2 % des déchets sont envoyés vers des filières de valorisation (métaux, verres, plastiques, etc.)

En Martinique, 330 000 tonnes de déchets dont 270 000 tonnes de déchets d’assainissement, 195 000 tonnes de déchets ménagers, 127 000 tonnes de déchets d’activités économiques représentent la quantité globale de déchets produits… La quantité de déchets recyclés représente… 87 tonnes par habitant.

La Région Guadeloupe a une hardie politique de mise en place de déchèteries. Ainsi, huit ont été inaugurées dans le Sud-Basse-Terre. Par ces actions, la collectivité régionale donne un véritable coup d’accélérateur à la politique des déchets, avec pour objectif une Guadeloupe 0 déchet en 2035.

Des débouchés certains

Prenons la Guadeloupe. En fin de circuit de collecte par le Syvade, le Syndicat de valorisation déchets en Guadeloupe, que préside Dominique Biras, les déchets d’emballages sont acheminés soit au centre de tri ECODEC ou vers la société AER (Antilles Environnement Recyclage) qui sert de transitaire et de site de regroupement pour le recycleur des emballages en verre. ECODEC est chargé de séparer les flux d’emballages issus des bornes bleues et de les conditionner sous forme de balles. 

Les déchets plastiques recyclés ont une destination bien précise.  Les bouteilles en plastique transparent deviennent des fibres textiles pour fabriquer des vêtements en polaire, du rembourrage pour les oreillers ou les couettes, les bouteilles en plastique opaque deviennent des tubes et des tuyaux en plastique, des coffrages de piscine, des bacs à ordures ménagères…

Les sacs plastiques deviennent des sacs poubelle, les emballages en acier deviennent des tables en acier, des tire-bouchons, des boules de pétanque, les emballages en cartons redeviennent des cartons, les emballages en aluminium servent à la fabrication des trottinettes, de vélo, de pièces pour les moteurs de voiture.

En Martinique, un incinérateur

La Martinique se distingue par son niveau d’équipement élevé en matière de traitement des déchets, notamment grâce à son incinérateur d’ordures ménagères, et à son Centre de Valorisation Organique dédié aux déchets verts, et à la fraction fermentescible des ordures ménagères. Le compost produit peut s’utiliser au sol dans le cadre de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

De plus, grâce à la méthanisation et au compostage, le Centre de Valorisation Organique permet de produire de l’électricité à partir du méthane issu de la décomposition des biodéchets. Ce centre constitue la première unité de ce type en Outre-mer, la seconde unité structurante de traitement des déchets de la Martinique (après celle de la CACEM), et la troisième unité de méthanisation de France.

Bien sûr, ces activités supplémentaires génèrent des emplois.

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