Titulaire de la chaire de socio-histoire des catégories sexuelles à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), Régis Schlagdenhauffen livre une étude des rapports entre pouvoir, morale et libertés individuelles en France.
Comment l’État est-il, au fil des siècles, devenu le juge de nos mœurs ? L’État gouverne nos corps et notre sexualité dans l’espace public mais aussi, parfois, jusqu’à l’intérieur de nos vies privées. Différentes méthodes existent pour exercer ce contrôle, dont le droit. Le délit d’outrage public à la pudeur constitue à cet égard un outil majeur puisqu’il a permis la condamnation de centaines de milliers de personnes de 1810 à la fin du XXe siècle.
En examinant l’évolution des condamnations sur le temps long, on constate que l’outrage public à la pudeur est un révélateur de l’évolution de la société française en matière de mœurs.
Les derniers travaux de Régis Schlagdenhauffen portent plus particulièrement sur l’usage en sociologie des archives de l’intime et l’institutionnalisation des études LGBTI en Europe. Il a notamment beaucoup travaillé sur les condamnés pour homosexualités et déportés homosexuels.