CGSS. Jean-Yves Casano : « Nous restons à l’écoute des entreprises pour apporter des solutions adaptées au territoire »

La situation des entreprises confrontées à des difficultés de paiements de leurs charges sociales reste une préoccupation majeure des équipes de la CGSS. En attendant la visite en Guadeloupe du directeur général de l’URSSAF Caisse nationale, en février, les échanges se poursuivent pour accompagner au mieux les chefs d’entreprise. Entretien avec Jean-Yves Casano, directeur général par intérim de la CGSS Guadeloupe.

Où en est-on depuis le signal d’alerte des chefs d’entreprise ?

Jean-Yves Casano : Il y a eu plusieurs réunions avec le Conseil d’administration et les socio-professionnels que j’ai rencontrés. J’ai aussi mis en place une séance de travail ad hoc avec le Conseil d’administration, l’URSSAF-Caisse nationale pour partager les problématiques économiques particulières de la Guadeloupe. Il s’agit de voir comment « adapter » les politiques nationales pour trouver une voie de passage qui permette de sécuriser au maximum le financement de la protection sociale. Sans ce financement, il n’y a plus de retraite pour nos aînés, plus de financement pour nos hôpitaux… Ma responsabilité, c’est d’optimiser le recouvrement des cotisations en renforçant le recouvrement amiable en interne. Les commissaires de justice n’interviendraient vraiment qu’en dernier ressort.

Justement, en décembre, vous aviez annoncé la suspension des procédures d’huissiers à l’encontre des entreprises. Cette décision est toujours d’actualité ?

Oui. Sauf situation exceptionnelle : travail illégal, risque de prescription… La consigne transmise aux équipes est de renforcer la politique amiable. Et, nous attendons la feuille de route de la Caisse nationale pour les ajustements que nous pourrons appliquer en Guadeloupe.

Il y a plusieurs problématiques dans la gestion de ce sujet : il y a un travail à faire avec les entreprises, les experts-comptables… Quand un échéancier n’est pas respecté, il y a un ensemble d’informations qui sont transmises, mais beaucoup d’entreprises ne réagissent pas ou trop tard, quand nous sommes en procédure précontentieuse.

Quel est le profil des entreprises concernées ?

Il y a de tout, en sachant que la Guadeloupe compte 80 % de petites entreprises.

Les échanges ont permis d’identifier la source du problème : un rythme d’avant-Covid difficile à retrouver, des difficultés à rembourser le Prêt garanti par l’Etat ?

C’est multifactoriel. J’ai reçu une délégation de boulangers, de coiffeurs, des gestionnaires de centres de formation… tous sont confrontés à des problématiques différentes. Certains ont évoqué leurs clients qui ne vont plus ou moins souvent chez le coiffeur à cause de l’augmentation du coût de la vie, ce qui entraîne une baisse d’activité. Un boulanger-pâtissier faisait le même constat à cause de la concurrence déloyale de ceux qui vendent des gâteaux sur le bord des routes, sur les marchés… C’est vraiment très, très différent. Ensuite, il y a des entreprises qui ont des difficultés de trésorerie liées à la commande publique, comme évoqué lors de la réunion à l’Espace régional.

Quelles solutions apporter ?

La politique d’accompagnement sur laquelle nous travaillons doit être très segmentée et adaptée à la typologie des entreprises. Je l’ai évoqué lors de mon échange avec les acteurs politiques de Saint-Martin : il faut que nous nous appuyions sur les relais, comme la Chambre de commerce et d’industrie pour renforcer la communication en direction des entreprises.

Mon objectif, c’est aussi de déployer un numéro vert avec des acteurs dédiés. Les travaux sont engagés et des échanges sont en cours pour trouver des solutions.

La Guadeloupe n’est pas un cas isolé…

Il y a toujours eu des difficultés liées au contexte. La crise Covid, le Prêt garanti par l’Etat à rembourser, la commande publique qui a diminué font que plusieurs facteurs se regroupent. Dans tous les territoires, en Outre-mer et dans l’Hexagone, on rencontre ces difficultés. Mais, en Guadeloupe, il y a des problématiques plus marquées que dans les autres territoires. Une situation particulière qui nécessite beaucoup plus d’attention de notre part. C’est pour cela que je travaille beaucoup avec l’URSSAF-Caisse nationale dont le directeur général, très à l’écoute des territoires, sera en Guadeloupe courant février.

Propos recueillis par Cécilia Larney

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