Le Grand Port maritime de la Guadeloupe (GPMG), dont le conseil de surveillance est présidé par Marie-Luce Penchard, présente, chaque début d’année, son bilan et donne des perspectives pour l’année en cours. Exercice auquel se prête avec efficacité le président du Directoire, Jean-Pierre Chalus.
Que retenir en bref de la présentation des données statistiques pour 2024 du GPMG ? Bilan pas tout à fait complet puisqu’il manque les chiffres de décembre.
Le trafic de marchandises (conteneurs, vrac, liquides) est en baisse, s’établissant à 3,4 millions de tonnes contre 3,5 millions de tonnes en 2023, ce qui n’est pas négligeable, 193 000 conteneurs EVP (équivalent vingt pieds), soit une baisse de 11% puisqu’en 2023, 216 000 conteneurs avaient été traités (dépotage, transbordement, import-export).
A noter que le transbordement a concerné, en 2024, 33 000 conteneurs comparé aux 40 000 de 2023.
Les vracs liquides sont en légère hausse à l’import (hydrocarbures) et à l’export (rhums). C’est surtout lié à la maintenance de la SARA en Martinique, donc Pointe-à-Pitre est devenu, un temps, le port d’arrivée des hydrocarbures.
Les vracs solides sont en baisse, avec pour Albioma plus de charbon mais nettement moins de pellets de bois.
L’arrivée de clinker (qui sert à faire du ciment) est en baisse, parce que le chantier du CHU est fini et que d’autres grands chantiers n’ont pas pris le relais.
A ceci, il faut rajouter l’impact de la campagne sucrière désastreuse. Moins de sucre, moins d’export.
« Des mouvements de grève en Europe, notamment en France, mais aussi des escales annulées avec les problèmes climatiques à Valence (Espagne), ont influé sur ces chiffres », commente encore M. Chalus.
Le trafic de passagers est en hausse de 6% pour la croisière, ce qui est bien. Côté trafic domestique (vers Marie-Galante), c’est moins bien : – 4%, sans doute lié au fait qu’une des compagnies maritimes n’a pas travaillé pour maintenance pendant quelques mois.
Trafic passagers encore, avec les 140 000 pax sur l’international.
« Pourtant, les investissements se poursuivent parce que nous en avons besoin, avec 58 millions d’euros dédiés en 2024, contre 15 millions d’euros en 2023. En 2025, nous aurons encore 58 millions d’euros », explique Jean-Pierre Chalus.
Grands travaux : ça avance bien
Côté grands travaux, car ces sommes importantes sont consacrées à ces grands travaux, le projet avance bien. Le projet d’agrandissement a été approuvé en conseil le 11 octobre, avec le projet environnemental, très important, le tout étant présenté à un échelon supérieur, car il faudra financer ces travaux.
« Nous escomptons que nous aurons une approbation courant du deuxième trimestre 2025. »
Que va-t-il se passer ? Les travaux vont se poursuivre, voire s’intensifier, avec une perspective : plus de transbordement de conteneurs avec de nouveaux marchés au nord et au sud, d’où des installations agrandies, des zones de stockage supplémentaires (plus de transbordements, plus de conteneurs vides), pour accueillir des navires plus importants, plus longs, plus hauts, donc il faudra draguer jusqu’à 15 mètres au niveau du quai 12 rallongé (120 mètres de long, un peu plus de 40 mètres de large), mettre en place trois portiques plus hauts, plus performants, actifs en juillet-août (ils sont en construction en Irlande et arriveront montés) avoir une stratégie territoriale plus hardie, contrer les risques climatiques et sécuritaires… d’ici 2027.
Tout ceci a été expliqué par Jean-Pierre Chalus.
Ces grands travaux coûteront 230 millions d’euros sur 5 ans.
En parallèle, le GPMG va embaucher, ce qui n’est pas courant dans ce type d’installation : passer de 150 à 180 personnes.
Le changement de modèle est engagé. Le GPMG va rapidement devenir un super GPMG. Et c’est tout bon !
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com