Valeur sûre de la musique caribéenne, Admiral T présente Maestro, le 25 janvier à Lacaz’Art (Baie-Mahault). Le single Terre de champions donne le ton de l’album marqué par des collaborations avec des jeunes talents.
Après plusieurs collaborations, ces dernières années, Terre de champions annonce enfin votre nouvel album ?
Admiral T : Je travaille vraiment quand j’en ai envie. Mon dernier album date de 2021. Entre-temps, j’ai fait plusieurs singles, mais je fonctionne vraiment par priorités : ma famille ou d’autres obligations. J’avais cette envie de proposer un album.
Pourquoi… Maestro ?
J’ai commencé par le reggae dancehall, puis très rapidement, j’ai travaillé sur une couleur musicale. Je me suis rendu compte que c’était important, en tant qu’artiste guadeloupéen, d’avoir ma propre couleur musicale. Quand je pars en tournée à l’étranger, dans la Caraïbe, par exemple, à la Jamaïque, ce qui intéresse le plus les gens, c’est ce qu’on apporte dans le paysage musical, notre identité.
J’ai beaucoup travaillé là-dessus. En 2019, il y a eu l’album Mozeika avec des titres de notre patrimoine musical que j’ai pu retravailler à ma façon. Sur l’album Maestro, je mets vraiment en avant ma couleur musicale et j’ai travaillé avec des musiciens, particulièrement de la nouvelle génération, mon fils, Lewismelo, qui a des compositions sur l’album Maestro.
C’est un passage de témoin ?
Je lui passe la main, sans m’arrêter. Je continue ma route : j’ai déjà fait pas mal de choses, mais aujourd’hui, je suis dans la phase où je partage avec les plus jeunes, où j’assure une transmission. C’est aussi pour ce « lyannaj » que cet album me tenait particulièrement à cœur ! Il y a des invités sur l’album, certains sont connus, d’autres sont des jeunes artistes, comme la très talentueuse Maleïka de la Martinique : j’aime beaucoup son univers. Je veux faire découvrir d’autres talents à travers cet album.
Il faut vraiment remettre la musique, la création artistique au centre. On parle beaucoup de streaming, mais la musique c’est bien plus que ça ! Ce n’est pas parce que l’artiste n’est pas « streamé » qu’il n’est pas un bon artiste et que sa musique ne mérite pas d’être écoutée
Le single Terre de champions, sorti le 10 janvier est un hymne à la Guadeloupe, à tous ceux, sportifs, scientifiques, artistes, écrivains… qui la rendent fière. Les autres titres de l’album Maestro portent le même engagement ?
Il y a des titres plus « fun ». Avec le titre Terre de champions, qui ne parle pas que des sportifs, l’idée, c’est de fédérer et de mettre en avant la résilience des Antillais. Nous avons vécu beaucoup de traumatismes, de difficultés, d’injustices… et c’est important de mettre en avant le côté positif. La vie n’est pas facile, mais nous sommes un peuple « debout » : il ne faut pas l’oublier ! Nous avons en plus une situation géographique qui ne facilite pas les choses. Il est important de rappeler que nous devons rester soudés.
Terre de champions annonce l’album Maestro qui marquera toute l’année 2025 pour des rendez-vous avec le public ?
Exactement. La première date autour de l’album, ce sera un show live en avant-première, samedi 25 janvier, à Lacaz’Art, Baie-Mahault. Ce sera particulier : j’ai voulu une soirée concert, pas juste un concert. Je veux que pour cette nouvelle année, les gens passent un bon moment ensemble pendant toute une soirée pour découvrir les titres en live, avec les Deejays…
Ensuite, on va débuter une tournée. L’objectif, c’est de partager avec le public. On produit des albums qui sont comme des marqueurs dans le temps, mais après il faut faire vivre la musique : dès que l’album est sorti, les titres ne nous appartiennent plus. C’est le public qui fait vivre la musique et nous, sur scène, on assure le spectacle vivant. On travaille les titres pour le live, chaque scène est différente. En tournée, j’aime privilégier la Guadeloupe, la Caraïbe… La musique nous porte là où on doit aller, mais j’aime que ma musique parte du pays et après, on fait le tour du monde pour défendre notre culture un peu partout !
Entretien : Cécilia Larney