Guyane. Grippe : l’épidémie est déclarée, le territoire est en attente de vaccins

Les deux premiers cas graves de grippe ont été signalés par les services de réanimation adultes et néonatale du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais et du Centre hospitalier de Cayenne.

Au cabinet de santé du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais, installé dans l’ancien hôpital Jean-Martial, à Saint-Laurent-du-Maroni, la grippe s’est invitée brutalement ces dernières semaines. « Nous subissons l’épidémie de plein fouet, témoigne le Dr Alexandre Lachartre. On a vu le nombre de consultations pour motif respiratoire ou syndrome grippal grimper en flèche depuis le début de l’année. Le chiffre augmente semaine après semaine, tant pour le syndrome grippal que pour les infections respiratoires. »

Depuis le 17 janvier, Santé publique France a déclaré le début de l’épidémie en Guyane. Au cours des deux premières semaines de janvier, les urgences du Centre Hospitalier de Cayenne et du Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais ont enregistré 75 passages pour syndrome grippal. C’était plus du double des deux dernières semaines de décembre (31 passages). « Les deux premiers cas graves de grippe ont été signalés par les services de réanimation adultes et néonatale des centres hospitaliers de l’Ouest guyanais et de Cayenne », poursuit Santé Publique France.

Le nombre de consultations a doublé

Dans les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) et hôpitaux de proximité, le nombre des consultations a également doublé. « Nos plannings de consultation sont pleins, constate le Dr Lachartre, du cabinet de santé du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais. Les créneaux du matin sans rendez-vous sont très vite remplis. Nous insistons à nouveau sur les gestes barrières, le port du masque, les frictions hydroalcooliques, la ventilation des salles d’attente. Aux patients qui viennent consulter avec des signes respiratoires, nous proposons un masque dès l’accueil. Nous le portons à nouveau ! »

« Quand une personne consulte, le reste de la famille suit dans la semaine, commente le médecin. La grippe touche tout le monde, aussi bien les enfants en bas âge que les parents. Les symptômes sont assez forts. Beaucoup d’adultes présentent une fièvre élevée, à 39 ou 39,5, beaucoup de courbatures au niveau du dos et des membres inférieurs, des signes ORL avec des douleurs à la gorge, rhinorrhée et toux, ainsi que des signes digestifs. Au niveau biologique, on retrouve de façon classique des syndromes inflammatoires assez forts. Nous avons adressé quelques patients vers les urgences parce que les signes cliniques avaient évolué vers des formes sévères, avec des épisodes de décompensation respiratoire aiguë. »

Des vaccins… trois semaines

Les analyses du Centre national de référence des virus respiratoires, à l’Institut Pasteur, montre une circulation concomitante des virus A et B.

La couverture vaccinale reste « très insuffisante, similaire à celle observée lors de la saison précédente, souligne Santé publique France. Au 30 novembre 2024, la couverture vaccinale pour la grippe des personnes à risque en Guyane était de 8,2 %, contre 35,2 % dans l’Hexagone. Elle s’élevait à 10,3 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus (41 % en Hexagone) et 5 % chez les personnes à risques âgées de moins de 65 ans (19 % dans l’Hexagone).

Au cabinet de santé du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais, « 100 % des patients qui consultent ne sont pas vaccinés », relève le Dr Lachartre. 

La demande de vaccination pâtit de l’indisponibilité des doses au niveau national et en Guyane. Il n’y en a plus ni dans les pharmacies à usage intérieur (PUI), ni dans les officines de ville. Les grossistes-répartiteurs espèrent être réapprovisionnés « d’ici à trois semaines. »

Comment se protéger ?

En Guyane, la petite saison des pluies 2024-2025 est marquée par une circulation active du virus de la grippe. « Dans ce contexte, la vaccination contre les virus de la grippe et du Covid-19 est toujours fortement conseillée. Il s’agit de se protéger, mais également de protéger ses proches fragiles ou à risque de développer une forme grave de ces maladies », rappelle l’Assurance maladie. « En complément de la vaccination, le réflexe des gestes barrières est un moyen simple pour lutter contre la transmission des virus » :

  • toujours porter un masque en présence de symptômes (toux, fièvre, mal de gorge), mais également dans les transports en commun et lieux de soins, si l’on est à risque de développer une forme grave ou en présence de personnes vulnérables, que l’on ait des symptômes ou non
  • aérer régulièrement son logement
  • se laver fréquemment les mains.
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