Guadeloupe. La carrière de Deshaies n’alimentera pas les chantiers d’ici longtemps

C’est décidé par le juge des référés : la carrière de Deshaies doit cesser toute activité. Un expert a été nommé.

Le tribunal des référés de Basse-Terre a ordonné la cessation immédiate de toutes les activités de la carrière de Deshaies, qui est exploitée par la SADG. Il a désigné un expert chargé d’étudier la carrière sous toutes ses coutures et de rendre son rapport avant le 15 septembre 2025.

Que s’est-il passé ? Le 3 décembre 2024, un glissement de terrain lié à des infiltrations d’eau a été constaté par l’exploitant de la carrière.

Le dégagement du sol a emporté environ 100 000 m3 de matériaux… et des maisons. D’autres éboulements étaient à craindre.

Dès communication de cette information, le préfet de la région Guadeloupe a demandé en urgence la tenue d’une réunion de sécurité en mairie, avec la maire de Deshaies, les services de l’État : la DEAL, le BRGM, la gendarmerie nationale et le SDIS.

 A l’issue de cette réunion présidée par Maurice Tubul, secrétaire général de la préfecture et sous-préfet de la Basse-Terre, et à titre de précaution, un arrêté municipal a été pris par Jeanny Marc, maire de Deshaies, ordonnant la mise en sécurité immédiate de la zone concernée par le glissement de terrain qui se trouve sur la Route de Savane Paille. Les habitations se trouvant dans ce secteur ont été évacuées et leurs occupants relogés par la mairie.

L’accès aux piétons et la circulation de tous les véhicules sont toujours interdits sur cette portion de voie tant que le danger pour les usagers persiste. Un périmètre d’interdiction a été matérialisé sur place.

L’accès aux chemins de randonnée menant à la route de Savane Paille est interdit à toute personne, à pied, à vélo ou en tout autre mode de déplacement : il s’agit du chemin du Boeing, de la route de Mazeau ainsi que tous les autres accès (sentiers, etc.)

Les services du BRGM ont poursuivi leurs investigations pour évaluer précisément les risques.

A noter que deux maisons ont été sévèrement endommagés par l’effondrement du terrain : une a glissé jusqu’en bas du ravin, l’autre est suspendue au bord du précipice.

Les habitants ont déposé une plainte afin de faire cesser l’exploitation de la carrière et obtenir l’ouverture d’une instruction, pour « mise en danger de la vie d’autrui, abstention à faire prévenir un sinistre et non-assistance à personne en danger. »

Le préfet de la région Guadeloupe a signé un arrêté, daté du 5 décembre 2024, obligeant l’exploitant de la carrière de la Société Antillaise de Granulats (SADG), basée au lieu-dit Guyonneau à Deshaies, à prendre des mesures d’urgence : toute une partie du site doit demeurer fermée, car fragilisée après le glissement de terrain.

Sous deux semaines, la SADG devait faire réaliser une étude de stabilité et de mise en sécurité du front de taille Nord de la carrière de Deshaies, ceci afin de présenter des plans et programmes de travaux de mise en sécurité. Le service de contrôle pouvait formuler ses propres préconisations.

Le 2 janvier, le préfet Xavier Lefort a pris un second arrêté, sur la base du rapport négatif du Bureau de recherches géologiques et minières. 

Les personnes lésées par l’effondrement de la carrière ont actionné le juge des référés pour qu’il interdise l’exploitation de la carrière. Désormais, l’avenir de cette carrière appartient à l’expertise effectué par un spécialiste.

Dans tous les cas, tant que l’expertise n’a pas été effectuée et que de ses constatations il n’a pas été tiré un enseignement, les sociétés qui achetaient des matériaux et alimentaient des chantiers doivent trouver d’autres solutions, dont l’importation, pour pallier l’absence. Déjà, on s’inquiète dans les sociétés du BTP.

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