Les prix des billets Paris vers Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre sont en baisse. Il s’agit de compenser par des prix attractifs la mauvaise image de ces destinations depuis les émeutes de Fort-de-France et le black-out de Pointe-à-Pitre, il y a trois mois. Pendant ce temps-là, le gouvernement tente de remettre à l’ordre du jour la hausse de la taxe Chirac de solidarité.
Depuis quelques mois, les voyageurs des Antilles françaises vers l’Europe sont inquiets. Les finances de la France vont mal et l’une des solutions, une goutte d’eau, pour diminuer le déficit est de taxer les voyageurs des compagnies aériennes en augmentant fortement la taxe de solidarité dite taxe Chirac.
Michel Barnier l’avait programmé dans son budget pour 2025, avant de reculer devant la bronca des élus des Outre-mer. Les voyageurs depuis et vers ces territoires ne seraient pas impactés grâce à une dérogation.
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics du gouvernement de François Bayrou, la semaine passée, a souhaité, au nom de la solidarité justement, que les Domiens ne bénéficient pas de cette dérogation et paient comme tout un chacun.
Selon les calculs réalisés par Air France en 2024, pour les vols domestiques et en Europe, le coût de la taxe passerait de 2,63 euros à 9,50 euros pour les billets en classe éco et de 20,27 euros à 30 euros pour la classe Business.
Pour les autres vols de moins de 5 500 km, la taxe passerait de 7,51 euros à 15 euros en éco et de 63,07 euros à 80 euros en classe affaires.
Enfin, pour les voyages au-delà de 5 500 km, l’augmentation serait plus importante : de 7,51 euros à 40 euros en classe éco, et de, 63,07 euros à 120 euros en classes Business et Première.
Or, la plupart des Antillo-Guyanais qui font la traversée de l’Atlantique vont se faire soigner, faire des études, passer des concours, ou simplement quand ils reviennent aux Antilles, retrouver leur famille… Ce ne sont pas des voyages d’agrément.
Séduire les clients
Face à une désaffection des destinations antillaises (voir tableau ci-dessous) les touristes se montrant méfiants après les émeutes en Martinique et l’insécurité ambiante en Guadeloupe exacerbée par les pillages liées au black-out de novembre, les compagnies aériennes ont baissé leurs tarifs.
Les compagnies positionnées sur les Antilles françaises tentent de séduire les clients avec des tarifs nettement plus attractifs. La Guadeloupe (-15%, soit -134 euros) comme la Martinique (-18%, soit – 162 euros), secouée fin 2024 par d’importantes tensions sociales.
Les prix passent ainsi sous la barre des 800 euros. « On voit très clairement que la Guadeloupe et la Martinique sont dans des situations de relance avec des prix en forte baisse », commente Frédéric Pilloud, directeur digital de MisterFly.
« L’évolution des prix sur 2025 devrait être modérée dans un climat économique complexe », estime Frédéric Pilloud. « La grande inconnue résidera comme d’habitude dans l évolutions du prix du pétrole qui pour le moment est plutôt dans une échelle basse depuis 6 mois. »
Source : Misterfly pour L’Echo touristique