Transport aérien. Une ministre veut taxer les Corses et les Ultramarins !

Le gouvernement de Michel Barnier avait souhaité augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), dite « taxe Chirac ». Un fort lobbying des compagnies aériennes et une bronca des députés corses et ultramarins avait fait reculer le gouvernement. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publiques du gouvernement de François Bayrou, souhaite remettre l’idée à l’ordre du jour.

On le sait, les prix des billets d’avions entre l’Outre-mer et l’Hexagone sont très élevés. Parfois plusieurs milliers d’euros. Or, ce n’est pas par plaisir que la plupart des ultramarins prennent l’avion pour se rendre dans l’Hexagone. Ils le font pour aller faire leurs études et revenir de temps en temps au pays où est la famille, ils le font pour aller consulter ou se faire soigner parce que toutes les spécialités n’existent pas dans les unités de soins Outre-mer. Ils le font aussi pour aller passer des concours ou venir au chevet d’un parent malade.

Les Français iront-ils Outre-mer passer les vacances et contribuer au PIB local si les prix des billets augmentent encore ? On peut en douter.

Michel Barnier et son gouvernement, face aux députés et sénateurs corses et ultramarins qui avaient protesté, avait exonéré la Corse et les Outre-mer de ce doublement de la taxe un temps envisagé.

Le gouvernement Bayrou, ou du moins la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, souhaite qu’elle soit rajoutée à la loi de finance pour 2025. Et pas de régime spécifique pour les Corses et les Ultramarins.

Il s’agit, dit-elle dans une interview au Parisien parue lundi 6 janvier 2025, de faire acte de solidarité nationale, puisque c’est une « mesure de justice fiscale et écologique »… Il s’agit surtout d’engranger un milliard au lieu de 500 millions.

Les compagnies aériennes avaient anticipé la hausse en augmentant le prix des billets, puis une fois le gouvernement Barnier out et son projet de budget 2025 aux oubliettes, avaient promis de rembourser ceux qui avaient pris leur billet entre l’annonce et l’abandon.

De son côté, le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonome (SCARA), syndicat professionnel qui a pour mission la promotion et la défense du transport aérien en France et regroupe 50% des compagnies aériennes françaises, basées dans l’Hexagone et dans les régions ultramarines, regrette le retour de cette mesure dans les débats sur le projet de loi de finances pout 2025 et réitère sa demande d’exonération pour les dessertes corses et ultramarines.

Selon les calculs réalisés par Air France en 2024, pour les vols domestiques et en Europe, le coût de la taxe passerait de 2,63 euros à 9,50 euros pour les billets en classe éco et de 20,27 euros à 30 euros pour la classe Business.

Pour les autres vols de moins de 5 500 km, la taxe passerait de 7,51 euros à 15 euros en éco et de 63,07 euros à 80 euros en classe affaires.

Enfin, pour les voyages au-delà de 5 500 km, l’augmentation serait plus importante : de 7,51 euros à 40 euros en classe éco, et de, 63,07 euros à 120 euros en classes Business et Première. 

A suivre.

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