Pratique. Face à la fuite des assureurs Outre-mer, que faire ?

Catastrophes naturelles, émeutes, crises sociales… Les assureurs restreignent leur couverture en Outre-mer. La Fédération des Entreprises des DOM propose des solutions.

La multiplication des violences urbaines dans les territoires ultramarins a poussé certains assureurs à restreindre les garanties couvertes par leurs offres. Au-delà des choix des assureurs, se pose aussi la question de l’assurabilité des biens : à Mayotte, moins de 10% des habitations sont assurées.

Certains assureurs ont déjà retiré une partie des garanties de leurs offres. Une conséquence directe des scènes de violences urbaines qui se sont multipliées ces derniers mois, et qui entraînent des coûts importants pour les assureurs, qui préfèrent limiter leur présence.

Les problématiques d’assurance et de réassurance outre-mer qui découlent de la multiplication des situations d’émeutes, en Nouvelle-Calédonie puis en Martinique, hypothèquent sévèrement l’avenir économique et social de la France ultramarine. Un tableau largement aggravé par la fréquence et l’intensité des aléas climatiques, à l’image de l’ouragan Irma et du cyclone Chido.

Generali, Allianz et Groupama ont annoncé limiter considérablement la couverture des risques liés aux émeutes et aux mouvements populaires en Nouvelle-Calédonie et aux Antilles (renégociation pour les contrats en cours et fin de la couverture pour les nouveaux contrats). Ces trois assureurs étaient pourtant les seules compagnies présentes sur le marché antillais des dommages aux biens.

Leur effacement signifie donc simplement la disparition de ces garanties vitales et plonge mécaniquement les entreprises dans une situation alarmante : un bâtiment qui serait pillé puis brûlé ne serait plus assuré, les pertes d’exploitation des entreprises ne seraient plus compensées.

Loin d’être remises des crises, les entreprises ultramarines affrontent dès maintenant une hausse des primes pour les garanties encore disponibles, une raréfaction des contrats d’assurance adaptés et une déstabilisation accrue d’un tissu économique déjà considérablement fragilisé.

Outre le fait de ne pas avoir été encore totalement remboursées des pertes et des dégâts subis, les entreprises se retrouvent dans l’impossibilité de s’assurer et voient leur accès au crédit se complexifier. Sans couverture, difficile, voire impossible de convaincre une banque de financer un projet. 

Cette crise assurantielle participe en outre à diffuser une image dramatique de nos territoires auprès de la population, des touristes et des investisseurs, l’image de régions où la sécurité des personnes, des biens et des investissements ne serait pas garantie.

La crise assurantielle outre-mer inédite par son ampleur et par ses fondements – l’incapacité récente de l’Etat à assurer ses missions régaliennes essentielles – participera de l’effondrement économique et social de nos économies ultramarines si des solutions d’ampleur ne sont pas trouvées urgemment.

Dans un tel contexte, la seule solution viable passe par la création d’un fonds spécifique au risque émeute, mutualisé. L’État devra pleinement y assumer ses responsabilités en y apportant une garantie renforcée, par exemple par l’intermédiaire de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), pour que la couverture du risque émeutes, mouvements populaires et vandalisme soit sécurisée.

En parallèle, il conviendrait de faciliter les recours indemnitaires des assureurs visant à engager la responsabilité de l’État pour les dommages et pertes subies, dès lors que la puissance publique a failli dans sa mission de préservation de l’ordre public.

Source FEDOM

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