Le centre hospitalier de Kourou (CHK) est un établissement public de santé qui résulte de la reprise d’activité du centre médico-chirurgical de Kourou (CMCK) au 1er janvier 2018. Sa gestion est passée au crible critique de la Chambre régionale des comptes.
Cette structure hospitalière de taille de 114 lits et places installés, propose une offre de soins de proximité sur l’ensemble des champs de la médecine, de la chirurgie et de l’obstétrique et quelques prises en charge uniques sur le territoire guyanais.
Son budget avoisine les 60 M€ et il emploie une cinquantaine d’équivalent temps plein (ETP) médicaux et près de 370 ETP non médicaux.
La gouvernance de l’établissement n’a jamais trouvé son équilibre en raison de la forte rotation à la tête de l’établissement, un engagement médical limité et des tensions sociales récurrentes. Ainsi l’absence de vision stratégique partagée se révèle par la carence de tous les documents structurants, pourtant obligatoires, à l’instar du projet d’établissement, du projet médico-soignant ou du projet social.
L’examen de la fiabilité des comptes ne permet pas de considérer les montants présentés aux bilans et aux comptes de résultat comme fiables. La situation financière du CHK est structurellement insoutenable. Hors aides exceptionnelles, l’établissement se trouve, dès l’origine, dans une impasse financière majeure.
Pour autant des investissements très conséquents ont été faits les deux dernières années, largement subventionnés par des crédits nationaux et européens, mais démesurés compte tenu de la situation financière.
La gestion des ressources humaines a été marquée par la reprise des anciens agents du CMCK et par une stratégie d’attractivité forte vis-à-vis des médecins principalement. La chambre estime à 7 M€ minimum en 2022 ces surcoûts indus, soit 20 % de la masse salariale.
En 2024, ils atteindraient 2 M€. Les émoluments des médecins notamment vont très au-delà de ceux de l’Hexagone et même des autres centres hospitaliers guyanais. Les démarches de régularisation et de normalisation engagées doivent être poursuivies et une politique ressources humaines formalisée.
Le rapport de la CRC :