« En nommant un fidèle de la première heure, François Bayrou, Premier ministre, Emmanuel Macron se refuse à accepter l’évidence d’une alternance nécessaire pourtant souhaitée par le Français », commente Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe.
Il poursuit : « Au-delà des indéniables qualités humaines de M. Bayrou, j’ose croire que sa longue expériencepolitique et sa liberté revendiquée lui permettront d’engager une nouvelle méthode de gouvernance, respectueuse des oppositions et attentives à leurs propositions.
Dans l’attente de connaitre la composition du futur Gouvernement qui marquera ses inclinaisons politiques, je veux croire que des compromis réciproques sont toujours possibles en vue de répondre aux priorités des Français : pouvoir d’achat, justice sociale et fiscale, sécurité.
S’il m’est difficile à cette heure, en amont de la déclaration de politique générale, de discerner le changement de cap, je reste un parlementaire responsable, ouvert au dialogue et encore convaincu que de grandes réformes transpartisanes peuvent être menées : réforme constitutionnelle en faveur des Outre-mer, décentralisation renforcée, lutte contre la vie chère, contre les sargasses, contre la pauvreté et les discriminations…
Pour ce faire, le Premier ministre et son ministre des Outre-mer devront nécessairement inverser la logique à l’œuvre depuis 2017 : en recréant un ministère des Outre-mer de plein exercice ; en mettant à niveau ses crédits budgétaires notamment en matière de logement, de continuité
territoriale et d’aides aux investissements locaux ; en étant attentifs aux revendications des peuples, respectueux et diligents à l’égards des élus locaux.
Sans illusions, je souhaite que la France et les Outre-mer avancent et resterai, toujours et en toutes circonstances, constructif avec les forces républicaines. Il appartient au Premier ministre et à son futur Gouvernement de démontrer sa capacité à entendre la diversité des opinions et à accepter, pour le bien du pays et par respect de la démocratie, à faire tomber le dogme libéral et parfois autoritaire qui caractérisait l’action de ses cinq prédécesseurs. »