La ville de Basse-Terre, sous l’impulsion de l’équipe municipale dirigée par André Atallah, a lancé, mardi matin, un projet d’aménagement d’envergure, l’OPAH RU Bèl kaz Bastè.
Il y avait André Atallah, Laure Dauguet, cheffe de projet Cœur de ville de Basse-Terre, Jean-Luc Cavournet, président de l’Atelier d’urbanisme Urbis, Franck Chauvel, urbaniste, directeur de l’aménagement à l’Atelier Urbis, Marie-Paule Bélénus, directrice générale adjointe de lan SEMAG et ses équipes, une représentante de la Banque des Territoires, une représentante de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), des spécialistes de l’accompagnement social.
De quoi s’agit-il ? D’un beau projet sur cinq ans : « Il y avait 16 000 habitants à Basse-Terre, il n’y en a plus que 10 000, déplore André Atallah, qui explique : D’où un habitat abandonné, délaissé, parfois indigne. »
Cet habitat, dans cette ville historiquement riche, au beau patrimoine architectural, mérite d’être sauvé, rénové, tout en lui conservant son cachet.
« Nous avons travaillé de longs mois pour que ce projet mûrisse. Nous lançons ce projet, officiellement en janvier, pour une durée de cinq ans. La ville de Basse-Terre a souhaité contribuer à 100% et donner un maximum de soutien. Nous aurions pu dire que nous allions réhabiliter 1 000 habitations. Mais, en fait, pour nous donner à fond dans un projet réaliste, nous nous sommes limités tout d’abord à 250 habitats. Les opérateurs du projet aux côtés de la ville seront la SEMAG et l’Atelier Urbis. »
Bèl Kaz Bastè sera une vaste opération de renouvellement urbain qui sur cinq ans concernera 890 constructions, dont 632 logements privés.
Elle engagera jusqu’à 20 millions d’euros d’investissements cofinancés par l’Etat, la Région, le Département, la Communauté d’agglomération, la Ville — pour sa part elle mettra 3 millions au pot — avec le soutien de la Banque des territoires.
André Atallah, maire de Basse-Terre :
Pour André Atallah, ces spécialistes auront un rôle fondamental : ils traiteront les premiers dossiers et du bon traitement de ceux-ci il y aura un effet d’entraînement, un effet « boule de neige ».
Car, il s’agit de convaincre.
Laure Dauguet, cheffe de projet Cœur de Ville de Basse-Terre, explique la méthodologie. Dans ces zones intéressées par le projet, il y a 632 logements, un parc de centre-ville composé de 35% de logements vacants, de 45% de logements dégradés, avec des occupants souvent âgés, donc atteints de diverses pathologies qu’il faudra prendre en compte.
Laure Dauguet, cheffe de projet Cœur de ville de Basse-Terre :
205 logements sur cinq ans seront rénovés, aménagés. Cela fait 41 par an, avec une remise sur le marché de 170 logements vacants et un accompagnement de 21 copropriétés dégradées. Il y aura une réhabilitation de façades imaginée sur 76 immeubles.
Six secteurs ont été identifiés comme prioritaires : Bas du bourg, centre-ville, le Carmel, la rue Mallian, la rue Michaux, la nouvelle ville. Dont un secteur remarquable en terme de patrimoine.
D’où l’importance de communiquer. De faire connaître l’opération et ses avantages. Il convient pour cela de faire un audit complet : sociologique, économique, démographique, de santé, sur le bâti et les logements vacants, etc.
Jean-Luc Cafournet, PDG de l’Atelier d’urbanisme, explique qu’il faut définir la hiérarchie d’intervention, accompagner pour le bâti, le foncier, faire un accompagnement sanitaire et social, démarche qui peut prendre beaucoup de temps.
Jean-Luc Cafournet, PDG de l’Atelier d’urbanisme :
La démarche doit être partenariale entre la SEMAG et Urbis, mais aussi les autres partenaires de ce grand projet pour répondre au mieux aux personnes concernées dûment identifiées.
Deux phases : de janvier à septembre 2025, ce sera la phase I, avec des rencontres, des études de documents, de visites sur le terrain, pour disposer de l’ensemble des informations fiables pour pouvoir commencer les travaux dans une phase II.
Céline Légalle, cheffe de projet SEMAG :
Daniel Frair, architecte : « Il nous faut étudier l’habitat, faire l’identification précise de l’habitat : cerner les pathologies, tout ce qui relève de la sécurité, les risques cycloniques et sismiques, la sécurité des systèmes électriques, les peintures sur l’ensemble des bâtiments, dedans et dehors, les coûts, les aides, la durée des travaux, etc. »
Franck Chauvel est urbaniste : « Basse-Terre est une ville à dimension patrimoniale, donc il faut faire attention à l’harmonie de l’ensemble tout en apportant une amélioration au cadre de vie. Améliorer le bâti c’est bien, mais attention, prévient-il, aux contraintes qui donneraient ensuite des difficultés à louer. »
Franck Chauvel, urbaniste :
Le débat se poursuit. De janvier à juin 2025, les acteurs du projet seront sur le terrain, pour assurer des permanence — il y aura, devant la mairie, une « Maison du projet » pour accueillir les personnes intéressées — des visites sur le terrain, dans les six zones concernées, des réunions publiques, les Ti Kozé chers à André Atallah.
André Atallah demande si les travaux respecteront le développement durable et s’il y aura des aménagement spécifiques pour les personnes souffrant de handicaps. Les maîtres d’œuvres lui répondent que toutes les normes seront respectées.
Pour ce qui est du financement, dès que les propriétaires mettent 20 000 euros pour les travaux, ils bénéficient du soutien de l’Etat sous forme de LBU. De son côté l’ANAH intervient dans le cadre des propriétaires bailleurs et pour l’adaptation des logements au vieillissement de leurs occupants. Mais, attention au plafond de ressources !
André Atallah se préoccupe des délais de paiement pour les artisans qui vont travailler sur la rénovation des habitats. « La trésorerie doit suivre. Et quand il y a plusieurs financeurs… »