Au troisième trimestre 2024, le climat des affaires se détériore de nouveau, affirme l’IEDOM dans sa note de conjoncture.
Les professionnels interrogés font part d’une activité en baisse exacerbée par les délestages électriques liés au conflit social d’EDF-PEI fin septembre.
Outre une détérioration de leur trésorerie et un alourdissement de leurs charges d’exploitation, les chefs d’entreprise s’inquiètent de l’allongement des délais de paiement de leur clientèle. En parallèle, l’incertitude politique et fiscale à l’échelle nationale pèse sur les décisions d’investissement.
La consommation des ménages est atone, dans un contexte de tensions croissantes autour du sujet de la « vie chère ». Pour
autant, les prix baissent légèrement. Sur le marché de l’emploi, les effectifs des entreprises se maintiennent, en dépit d’indicateurs
moins bien orientés.
Selon l’enquête de conjoncture de l’IEDOM, l’activité se dégrade dans l’ensemble des secteurs d’activité. Les professionnels du secteur du commerce et du tourisme constatent une clientèle moins encline à dépenser. Dans le secteur primaire, celui des
industries (y compris agroalimentaires) et celui des services marchands (hors tourisme), les chefs d’entreprise observent une
activité moindre. Dans le secteur du BTP, elle ralentit.
Les chefs d’entreprise sont pessimistes quant à la fin d’année 2024. Leurs indicateurs financiers devraient à nouveau se dégrader.
Ils poursuivent les investissements en cours, et limitent les nouveaux projets. Toutefois, ils comptent maintenir leurs effectifs et
estiment pouvoir accroitre leur prix au quatrième trimestre 2024.
Le repli du climat des affaires
Pour la première fois depuis fin 2021, l’indicateur du climat des affaires (ICA) s’établit en dessous de sa moyenne de longue période (100 points), soit à 99,0 points (-6,3 points sur trois mois). Cette évolution s’explique principalement par une dégradation de
l’activité au cours du dernier trimestre.
Les professionnels interrogés signalent une détérioration de leur trésorerie et une hausse de leurs charges d’exploitation. En parallèle, les délais de paiement s’allongent, malgré leurs efforts en matière de politique de recouvrement. En outre, les
professionnels interrogés indiquent avoir très peu augmenté leurs prix, dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’anticipations croissantes concernant des dispositifs luttant contre la vie chère. Néanmoins, ils expriment leur volonté de maintenir leurs effectifs, dans l’optique d’une amélioration future de la conjoncture.
L’activité continue de se détériorer
Les professionnels interrogés constatent une détérioration de l’activité au 3e trimestre, supérieure à celle anticipée lors du trimestre précédent. En parallèle, le nombre de défaillances d’entreprises cumulées sur un an augmente de 4,4 %, en glissement trimestriel tandis que le nombre d’impayés sur effets de commerce diminue de 13,7 % sur les trois derniers mois.
Pour le dernier trimestre 2024, les chefs d’entreprise anticipent une nouvelle dégradation de l’activité.
L’investissement privé décélère
Au troisième trimestre 2024, l’investissement ralentit dans le secteur privé. Cumulées au cours des neuf premiers mois de l’année, les importations de biens d’investissement et de biens intermédiaires diminuent respectivement de 8,4 % et 4 % en glissement annuel. Toutefois, les professionnels interrogés prévoient dans l’ensemble de maintenir leurs investissements en cours. En termes de financement, l’encours des crédits d’investissement se redresse (+5,7 % sur trois mois).
En parallèle, le taux moyen des crédits à l’équipement continue de diminuer pour atteindre 3,82 % (-57 points de base sur 3 mois).
Les prix baissent légèrement
Fin septembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) en Guadeloupe recule en glissement trimestriel (-0,1 % après +0,5 % au 2e trimestre). En France (hors Mayotte), celui-ci diminue de 0,5 %.
Dans le détail, les prix des services et des produits manufacturés diminuent (respectivement -0,4 % et -0,2 %). Aussi, les prix de l’énergie baissent plus fortement, en raison du recul des prix des produits pétroliers (-2,3 %). Seuls les prix de l’alimentation progressent en fin de trimestre (+1,6 %). En particulier, ceux des produits frais augmentent de 5,5 %. En glissement annuel, l’IPC progresse de 2 % (+1,1 % en France, hors Mayotte).
Selon l’enquête de conjoncture de l’IEDOM, les chefs d’entreprise indiquent avoir très peu augmenté leurs prix, dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’inquiétudes croissantes concernant la mobilisation contre la « vie chère ». Certains d’entre eux font le constat d’une baisse de pouvoir d’achat de leur clientèle. Toutefois, ils s’attendent à ce que les prix repartent à la hausse en fin
d’année.
En particulier, les professionnels des secteurs des industries agroalimentaires (IAA), du BTP et des services (hors tourisme) pratiqueraient les augmentations les plus soutenues. Dans les secteurs du tourisme et du commerce, elles seraient nettement moins marquées. Dans le secteur des industries (hors IAA), des baisses de prix sont prévues.