Haïti. Pas de changement au Conseil présidentiel de transition 

Cette semaine, le Conseil présidentiel de transition a subi beaucoup de pressions tant du côté de certains membres de la communauté internationale que du côté de certains acteurs haïtiens.

Cette semaine, le Conseil présidentiel de transition a subi beaucoup de pressions tant du côté de certains membres de la communauté internationale que du côté de certains acteurs haïtiens. Ils veulent tous que le CPT écarte les trois membres impliqués dans le scandale de corruption de la BNC ou qu’ils remettent leur démission.

Plusieurs conseillers présidentiels confient au Nouvelliste que ces pressions avaient effectivement paralysées les activités du CPT en début de semaine. « Mais nous avons conclu que le Conseil ne peut écarter aucun de ses membres », ont-ils rapporté au journal. Il n’y a pas de provision légale.

Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin sont plus que jamais confortables à leur poste au Conseil présidentiel. Les membres du Conseil présidentiels de transition restent unis et solidaires. Le président du CPT, Leslie Voltaire et les autres membres refusent, pour le moment, de céder aux pressions pour écarter leurs collègues impliqués dans le scandale de corruption de la BNC dont le dossier est actuellement au cabinet d’instruction.

« Face aux pressions venues d’Haïti et de l’étranger, Leslie Voltaire a exprimé son embarras aux trois conseillers concernés leur demandant de prendre eux-mêmes une décision. Le président du CPT leur a présenté plusieurs scénarios. D’abord, il leur a demandé s’ils restent attachés à leur position relative à la présomption d’innocence garantie par les lois haïtiennes. Ensuite, Leslie voltaire leur a présenté comme option de déléguer leur droit de vote aux trois autres conseillers présidentiels (Edgard Leblanc s’étant isolé du CPT). Le troisième scénario serait que les trois conseillers concernés s’écartent eux-mêmes du Conseil », a rapporté au Nouvelliste un conseiller au courant de la situation.

Les activités ont été paralysées au Conseil présidentiel pendant plusieurs jours cette semaine. « Le jeudi 28 novembre, nous avons réalisé une rencontre. Les trois conseillers présidentiels concernés soutiennent que le CPT n’a aucun mécanisme pour les écarter du Conseil. Leslie voltaire a demandé aux trois conseillers concernés de prendre leur responsabilité », selon nos sources au CPT.

Finalement, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin restent en poste et conservent tous leurs droit et privilèges « en attentant la décision du juge d’instruction en charge de l’enquête sur le scandale de corruption à la BNC », a rapporté au Nouvelliste notre contact au CPT.

Un autre membre du CPT a confié au Nouvelliste que rien n’est décidé encore sur le sort des trois conseillers présidentiels. Une réunion est prévue pour ce lundi 2 décembre et il est possible que le point soit à l’ordre du jour, a-t-il dit, soulignant qu’un Conseil des ministres est programmé pour le mercredi 4 décembre. 

Paradoxalement, les conseillers présidentiels impliqués dans le scandale de corruption soufflent le chaud et le froid. Ils affirment que le juge d’instruction n’a pas la compétence pour les entendre dans le cadre de cette affaire étant donné qu’ils ont le statut de présidents de la République mais disent qu’ils attendent les décisions de la justice…

Le juge d’instruction Benjamin Felismé, selon nos contacts au CPT, « a outrepassé ses attributions en invitant à son cabinet le 19 novembre dernier, le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles ». Les avocats de ce dernier auraient écrit au magistrat pour l’aviser qu’il n’est pas compétent pour inviter un président de la République, rapportent nos sources.

Contacté samedi soir par Le Nouvelliste, le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles n’a voulu ni confirmer ni infirmer s’il avait été invité par le juge d’instruction en charge du dossier de scandale de corruption à la BNC. 

Si des juristes affirment que les conseillers Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin sont actuellement des inculpés dans le scandale de corruption à la BNC, ces derniers estiment le contraire. Ils croient qu’ils ne devaient jamais répondre aux invitations de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) dans son enquête sur le scandale de la BNC.

Lors de la rencontre du lundi 2 décembre, le CPT abordera aussi des changements dans 15 directions générales de l’administration publique. « Nous n’allons pas faire des changements dans toutes les directions générales. Environ 15 d’entre elles sont concernées comme le BMPAD, la Douane, entre autres », selon nos sources au CPT.

Le Conseil présidentiel va aussi apporter des changements dans les délégations, vice-délégations et les mairies à travers le pays. « Depuis l’entrée en fonction du CPT, nous n’avons aucune relation avec aucun délégué ni vice-délégué, vu que Garry Conille conservait le ministère de l’intérieur et des Collectivités territoriales. Plus d’une trentaine d’administrations municipales sont dysfonctionnelles », ont indiqué nos sources pour souligner que le CPT va opérer aussi des nominations à ce niveau.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/251729/pas-de-changement-au-conseil-presidentiel-de-transition

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