Président de l’Université des Antilles et de la Guyane en 1977, Roland Thésauros était professeur de Droit à la retraite.
Jeunesse étudiante classique en France, avec un engagement à l’Association des Jeunes Etudiants de la Guadeloupe (AJEG), dans les années 1960, marquée par un refus d’effectuer son service militaire. C’est le temps de la Guerre d’Algérie. Avec d’autres jeunes guadeloupéens il prend le maquis et se retrouve en Algérie. Il y passera quelques années. L’amnistie viendra plus tard.
De retour en Guadeloupe, il enseigne le Droit et plus particulièrement les finances publiques à l’institut Vizioz puis à l’Université des Antilles et de la Guyane à Pointe-à-Pitre.
Militant nationaliste, il a fondé avec d’autres, dont le Dr Henri Corenthin et Jean Barfleur, l’union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) en 1978.
En 1992, il est tête de liste aux régionales et siège avec le Dr Henry Corenthin. Ils ne seront pas réélus. Cependant la présence d’un spécialiste des finances publiques a donné lieu à des passes d’armes mémorables avec Lucette Michaux-Chevry alors présidente de la Région.
Depuis, retraité, Roland Thésauros vivait une retraite paisible. Il disait souvent que les échecs électoraux des nationalistes devaient être acceptés et ne devaient pas dégoûter ceux-ci de se frotter au débat. Bien au contraire, en tirer des leçons pour se compter la fois suivante.
Réaction
Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe :
« Je salue avec honneur et respect la mémoire de Roland Thesauros, l’un des
pères fondateurs du mouvement nationaliste guadeloupéen.
Un homme de culture et d’engagement, un universitaire érudit qui a formé des générations de guadeloupéens à la chose juridique et qui a présidé un temps aux destinées de ce qui préfigurait alors l’Université des Antilles et de la Guyane.
Un homme politique fidèle à ses convictions et qui n’a jamais cessé de prôner, jusque sur les bancs de l’assemblée régionale où il a siégé, l’avènement d’une Guadeloupe qui prenne en mains sa destinée.
Au camp des patriotes guadeloupéens, à sa famille et à ses proches, j’adresse mes condoléances attristées. »