Dans le cadre du projet « l’Europe dans ma région » lancé par le conseil régional et l’Union européenne pour mettre en lumière les investissements de l’Union européenne dans les domaines de la culture et des sports notamment, une journée a été organisée jeudi 21 novembre 2024 à la Kazagwoka à Anse-Bertrand.
De nombreux enfants étaient invités à participer à des ateliers d’initiation au Gwoka et à d’autres activités artistiques conformément aux services fournies par la Kazagwoka au quotidien.
Kaladja, Mennde, Graj, Woule, Lewoz, Padjanbel, Toumblak. Les noms des sept rythmes traditionnels du Gwoka sont désormais inscrits sur les murs de la Kazagwoka à Anse-Bertrand. Les rythmes ont été inscrits à la bombe par les enfants qui se sont déplacés pour assister à cette journée qui offrait plusieurs ateliers.
Parmi ces ateliers, l’atelier de graffiti animé par des graffeurs a permis aux enfants de s’exprimer et d’enjoliver l’espace culturel de la Kazagwoka. « On avait des bombes de couleur et on devait remplir les lettres des sept rythmes de Gwoka, explique Tamara. J’ai apprécié l’expérience, je suis déjà à la Kazagwoka donc c’est sur que je reviendrai voir mon graffiti et son évolution ! », a ajouté Emma.
La découverte et la pratique du graffiti était un atelier parmi tous les ateliers qui ont été présentés aux groupes de jeunes enfants qui se sont déplacés. A l’intérieur de l’établissement, les sept rythmes ont été ressentis par les enfants qui étaient invités à un atelier de danse dispensé par une danseuse professionnelle. L’objectif était d’offrir un atelier de découverte aux enfants qui ont terminé par un atelier de pratique du Ka, instrument central de la musique Gwoka. Les rythmes ont été enseignés par un percussionniste professionnel en présence de l’artiste Krys.
Krys :
En somme, les enfants ont pu assister à une journée typique de la Kazagwoka qui a été fondée par Remus Etenna dit « Byen Jouwa ». Cet amoureux du Gwoka a décidé en 2017 de se lancer dans la transmission de sa culture à plein temps avec l’ouverture de cet espace culturel. « Depuis que je suis petit je jouais partout où je pouvais même sur les tables de l’école. Il y a quelques années, une personne m’a dit qu’il manquait une école de Gwoka à Anse-Bertrand et qu’il n’y avait que moi pour la créer. Cette phrase m’a frappé et quelques mois plus tard j’ai démissionné de mon emploi pour ouvrir Kazagwoka ».
Maintenant, l’espace culturel propose des cours pour tous les publics entre le chant, la maitrise du ka et la danse. L’espace culturel propose parallèlement à la transmission du Gwoka plusieurs activités artistiques comme des cours de piano.
Remus Etenna
L’espace culturel qui a bénéficié d’un financement du programme FEADER pour son aménagement a été choisi par le programme « l’Europe dans ma région » pour cette journée. Au cours du mois de novembre, le programme compte, à l’aide de journées de découverte similaires, mettre en avant les investissements faits par l’Union européenne et la Région Guadeloupe dans les domaines culturels, sportifs et associatifs.
Tafari Tirolien
Keïsha Alphonse – danseuse
« Aujourd’hui nous avons fait une initiation au Gwoka avec les enfants, ils ont travaillé sur différents rythmes et nous avons terminé par une chorégraphie que nous avons inventé sur un woulé et un kaladja. L’objectif était de montrer qu’il y a des structures pour nous qui nous permettre de transmettre dans de bonnes conditions. Les enfants ont très bien réagi; il y en a qui connaissent, d’autres qui découvrent mais on voit que le Ka fait parti de notre identité et que tout un chacun le ressent. »
Jean-Michel Karey – Graffeur
« J’ai préparé les lettrages du graffiti en préparant les noms des sept rythmes du Gwoka et je leur ai montré comment remplir les lettres. L’objectif était de leur montrer comment maintenir la bombe, l’utiliser sans se salir et en s’amusant. Le graffiti c’est du plaisir et de l’amusement et c’est pour cela que nous sommes là. J’ai commencé le graffiti dans les années 1990 au sein d’un groupe qui s’appelait AM. Aujourd’hui, notre pratique s’est professionnalisée, on donne des ateliers de ce type et s’est un plaisir de faire cette transmission. »