27 336 Haïtiens rapatriés pour le mois d’octobre, 6 601 ont été refoulés et 16 306 autres sont retournés volontairement en Haïti. La situation des Haïtiens en République dominicaine a connu une détérioration considérable quand on considère l’intensification des rapatriements et les violences exercées à l’encontre de ces derniers, a déploré le GARR.
À Anse-à-Pitres, 2 405 hommes, 758 femmes, 3 filles et 1 garçon ont été déportés pour un total de 3 167 migrants haïtiens. À Belladère, l’immigration dominicaine a déposé à la frontière 12 141 hommes, 1 399 femmes, 60 filles (mineures) et 355 garçons pour un total de 13 955 migrants haïtiens expulsés de la République voisine. À Malpasse, 995 hommes, 488 femmes, 75 filles et 80 garçons ont été déportés pour un total de 1 638 migrants haïtiens. Enfin, à Ouanaminthe, la migration dominicaine a débarqué à la frontière 6 885 hommes, 1 294 femmes, 198 filles et 199 garçons pour un total de 8 576 migrants haïtiens rapatriés.
Durant le mois d’octobre, la situation des Haïtiens en République dominicaine a connu une détérioration considérable quand on considère l’intensification des rapatriements et les violences exercées à l’encontre de ces derniers, a fustigé le GARR.
« La décision du président dominicain de rapatrier 10 000 Haïtiens par semaine a entrainé des expulsions massives accompagnées de toutes sortes d’abus inimaginables, mettant à nu sa cruauté, son racisme et sa xénophobie vis-à-vis des Haïtiens », a constaté le GARR, qui note, par ailleurs, les pressions de figures locales, comme le maire de Santa Cruz à Dajabòn, qui a donné un ultimatum de cinq jours aux migrants haïtiens pour quitter la ville. « De telles menaces augmentent la peur et le désespoir chez la communauté haïtienne en terre voisine », s’est plaint le GARR.
Pour le mois d’octobre, le GARR dit avoir assisté, à son local à Belladère, 3 034 migrants, des hommes principalement, mais aussi des femmes, des enfants et des personnes âgées, souvent victimes de violences lors de leur expulsion. Parmi eux figuraient de nombreuses femmes enceintes, dont l’une a failli perdre son enfant à cause des sévices infligés par les autorités migratoires dominicaines.
Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés a évoqué les conditions de détention inhumaines dont sont l’objet nos compatriotes, telles que l’absence de nourriture et d’eau, violences physiques, agressions sexuelles, etc.
« Des migrants sont entassés dans des véhicules de transport inadaptés, sans assistance médicale et privés de leurs effets personnels », a dénoncé le GARR dans son rapport.
Malgré les divers cris des organisations de droits humains, les autorités dominicaines continuent d’expulser sans discernement des femmes enceintes, des enfants, des personnes à mobilité réduite et même des citoyens dominicains d’origine haïtienne, piétinant ainsi le protocole d’accord bilatéral de 1999 et la Convention américaine relative aux droits de l’homme, se révolte le GARR, qui condamne au passage les récentes mesures migratoires adoptées par la République dominicaine attendu qu’elles violent les accords bilatéraux et conventions internationales en matière de protection des droits des personnes migrantes.
Source : Le Nouvelliste