La Fondation du patrimoine soutient trois édifices religieux des Antilles-Guyane

L’église de la Sainte-Trinité de Lamentin (Guadeloupe), l’église Saint-Dominique de Roura (Guyane) et la chapelle des Trois-Ilets (Martinique) font partie des 100 sites qui bénéficieront de la première collecte de la Fondation du patrimoine en faveur des édifices religieux.

La première dotation de la Fondation du patrimoine, dédié aux édifices religieux, intervient symboliquement à un mois de la réouverture de Notre-Dame de Paris dont les travaux ont été entièrement financés grâce à la générosité publique. Depuis la mise en place du dispositif fiscal exceptionnel pour le patrimoine religieux des villages, la Fondation du patrimoine a mobilisé 16,7 millions d’euros :

  • 6,6 millions d’euros via la collecte nationale du site « fondation-patrimoine.org », à laquelle se sont ajoutées d’autres ressources issues de mécénats ou de legs
  • 10,1 millions d’euros fléchés par les donateurs vers des opérations de sauvetage présentées par les équipes de la Fondation.

Les 100 premiers édifices religieux sélectionnés nécessitent des travaux importants, souvent en urgence. Sur ces 100 édifices, 61% ne sont pas protégés au titre des monuments historiques, 55% sont fermés au public ou en péril, et près de 50% sont situés dans des communes de moins de 1 000 habitants.

En dépit de cette aide conséquente, il manque encore 5,4 millions d’euros pour couvrir le besoin total de financement et sauver définitivement ces 100 édifices. La collecte nationale et les collectes locales restent ouvertes pour permettre de combler l’ensemble des besoins de financement : www.fondation-patrimoine.org/sauver. Quatre édifices d’Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion) font partie des 100 sélectionnés.

Eglise de la Sainte-Trinité de Lamentin (Guadeloupe)

La collecte de dons est en cours pour restaurer l’édifice emblématique. L’église de la Sainte-Trinité présente des dommages qui nuisent à la sécurité des occupants, des visiteurs et à la pérennité du bâtiment. La ville de Lamentin a décidé d’entreprendre des travaux d’urgence afin de mettre en sécurité l’édifice et de procéder à sa restauration.

Les fréquentes intempéries provoquent à chaque passage davantage d’infiltrations d’eau et fragilisent les structures du bâtiment. Des dégâts liés au défaut d’étanchéité de la toiture et des maçonneries sont visibles sur les plafonds et les murs intérieurs de l’église. Des morceaux des faux-plafonds se décrochent, des fissures et des éclatements de béton sont également visibles sur les plafonds, les poutres et les murs.

Lamentin, Petite ville de demain

L’église a été reconstruite, à partir de 1931, sur les bases de l’ancien édifice détruit lors de l’ouragan de septembre 1928. Le chantier est mené par l’architecte Ali Tur, qui réalise plus d’une centaine de bâtiments civils et religieux en Guadeloupe après les destructions dues au cyclone. L’architecte Ali Tur a reconstruit la façade de l’église selon le plan de l’édifice original mais en utilisant le béton armé. Matériau de prédilection de l’époque, il est notamment utilisé pour la voûte en berceau et la charpente du toit bombé ainsi que pour les deux clochers qui encadrent l’édifice.

Cas unique en Guadeloupe, l’église est intégrée à un ensemble urbain complet dans le style Art Déco réalisé par Ali Tur, qui comprend également la mairie, l’école, le tribunal et un presbytère, organisés autour d’un vaste square central.

L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 2009, puis classé par arrêté du 8 juin 2017. Lauréate du programme Petite Ville de Demain, la ville de Lamentin s’est engagée dans un vaste programme de réhabilitation du centre-ville afin de mettre en valeur son patrimoine architectural unique.

Chapelle de l’ancien hôpital des Trois-Ilets (Martinique)

Le projet de restauration de la chapelle des Trois-Ilets est mené pour créer un espace muséal destiné à recevoir le trésor de l’église de la commune des Trois-Ilets, restauré en 2019.

Au-delà de cet édifice, c’est l’ensemble du site de l’ancien hôpital qui sera réhabilité en cœur de ville. Le premier volet de cette opération d’ampleur lancera la renaissance du site de l’ancien hôpital. La commune des Trois-Ilets bénéficiera des fonds de la grande collecte pour le patrimoine religieux lancée par la Fondation du patrimoine pour finaliser les études nécessaires à la mise en place du projet.

En 1918, pour faire face à une prise en charge médicale insuffisante, un nouvel hôpital est construit aux Trois-Ilets. Inauguré en 1925 sur un terrain cédé par M. Hayot, maire et président du conseil général de Martinique, l’hôpital-hospice des Trois-Îlets a alors une capacité de 50 lits. Des sœurs de la congrégation Saint-Paul de Chartres œuvrent au sein de l’établissement, ce qui explique la présence d’un lieu de culte.

Cet hôpital, transformé en maison de retraite dans les années 1990 et aujourd’hui désaffecté, reprend les codes de l’architecture coloniale avec des constructions en briques, bois et tuiles. La cuisine, le réfectoire et la chapelle contribuent aux usages de la vie collective du début du XXe siècle.

Eglise Saint-Dominique de Roura (Guyane)

Plusieurs pathologies lourdes ont été repérées sur l’édifice requérant une intervention rapide. L’état sanitaire le plus préoccupant est celui du perron d’accès à l’édifice : il présente un désordre structurel révélé par d’importantes fissures indiquant un basculement du mur qui entraînerait, à terme, un effondrement. La couverture est à bout d’usage et doit être reprise à neuf et accompagnée de l’installation d’un paratonnerre.

Les premières mentions d’une chapelle à Roura datent de la fin du XVIIe siècle, quand des Jésuites y auraient installé une mission. Sans trace archéologique qui établirait un lien avec l’édifice actuel, le plan et les élévations de ce dernier le datent aux alentours de 1845.

Construite sous la direction des Ponts et Chaussée de la colonie de la Guyane française, l’église est bâtie au sommet d’un promontoire en surplomb de l’Oyack, donnant un caractère pittoresque au bourg de Roura. Construite en bois et brique, la chapelle présente un simple plan rectangulaire orienté avec un clocher-porche et une sacristie adossée au chevet.

L’église de Roura a fait l’objet d’une première restauration en 2009-2010, centrée sur le ravalement de ses façades et la restauration des intérieurs et du beffroi du clocher. Soutenue par la Fondation du patrimoine avec une collecte de dons, l’opération avait pu bénéficier de la générosité de 54 donateurs et d’un abondement de la Fondation de 15 000 euros pour un total de 30 000 euros attribué au projet.

Sa restauration participera à la valorisation touristique du village, étant entourée de la maison du Parc Régional de Guyane, de l’ancienne mairie de Roura devenue médiathèque et du presbytère, toutes des maisons créoles réhabilitées.

Comment participer à la collecte ?

  • En ligne, sur le site de la Fondation du patrimoine :https://www.fondation-patrimoine.org/sauver
  • Par SMS : pour donner 10 € envoyer SAUVER au 92892
  • Par chèque : envoyer un chèque libellé à Fondation du patrimoine – Patrimoine religieux, à l’adresse : Fondation du patrimoine – 153 bis, avenue Charles de Gaulle – 92200 Neuilly-sur-Seine.

Avec la collecte nationale, encouragée par une réduction d’impôt exceptionnelle annoncée par le Président de la République le 15 septembre 2023, la Fondation du patrimoine veut accélérer la préservation, l’ouverture et la transmission du patrimoine religieux partout en France, en particulier dans les territoires ruraux.

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