Les bailleurs sociaux de Guadeloupe, Guyane, Martinique, l’Armos de Guyane et Guadeloupe participent, en Guadeloupe, au séminaire organisé par l’Union sociale pour l’habitat, dédié à la sécurité dans les parcs HLM.
Les maux de la société n’épargnent pas les résidences HLM. Un paramètre que les bailleurs sociaux de l’Hexagone et d’Outre-mer doivent appréhender pour permettre aux locataires d’évoluer dans un environnement serein. Pour les accompagner dans cette démarche qu’ils ont déjà initiée, ici et là, au sein des résidences, les bailleurs sociaux des Antilles-Guyane participent à un séminaire sur la sécurité et la tranquillité résidentielle dans le parc social.
« En plus de construire et de loger, notre rôle est aussi de favoriser un cadre de vie apaisé, la tranquillité et la sécurité résidentielle, vecteurs de cohésion sociale, de bien-être… pour les résidents », souligne Malick Ho-A-Sim, secrétaire général de l’Armos Guyane, qui participe au séminaire en Guadeloupe avec une délégation de bailleurs de Guyane (SIGUY, SIMKO, Semsamar), aux côtés notamment de la SIG, représentée par Olivier Bajard, directeur général et Andy Nestor, responsable de la gestion locative et sociale.
Mise en commun
Organisé sur deux jours, jeudi 7 et vendredi 8 novembre, à La Créole Beach (Le Gosier), par l’Union sociale pour l’habitat, fédération des organismes HLM, le séminaire permet aux bailleurs de Guadeloupe, Guyane, Martinique d’échanger sur une problématique commune, de partager des bonnes pratiques déjà mises en place au sein des résidences…
« Ce séminaire permet de faire un état des lieux, de présenter les retours d’expériences d’organismes hexagonaux ou de La Réunion, où nous étions il y a quelques mois, confrontés au phénomène d’insécurité et aux incivilités, mais aussi de voir ce qui est mis en place aux Antilles-Guyane », explique Emilie Vasquez, responsable des politiques de sécurité et de tranquillité résidentielle à l’Union sociale pour l’habitat.
La deuxième journée de séminaire a débuté ce vendredi par une mise en pratique, avec une visite sur le terrain, à la résidence Lambert Rosier de la SIG, à Grand-Camp (Les Abymes), suivie d’un atelier.
Socio-urbaniste, spécialiste des grands ensembles et des politiques de la ville en quartiers prioritaires, expert auprès de l’Union sociale pour l’habitat, fondateur de La Condition urbaine, Eric Amanou apporte son expertise.
Quelles réponses aux troubles de voisinage ?
« Selon les cas, il y a des réponses policières, à organiser entre la collectivité et le bailleur, des réponses pénales, dans réponses urbaines, dans la manière d’organiser les espaces ou encore, patrimoniales, indique Eric Amanou. Si le bâtiment est usé parce qu’il a 40 ans, ce n’est pas la même chose que s’il a été rénové, si on entend moins de bruits du voisin, si on a requalifié les espaces, si a retravaillé les contrôles d’accès, s’il y a un garage qui ferme… Ce sont autant de réponses qui permettront de réguler le problème, de les déplacer si nécessaire. Il y a aussi les problèmes de santé mentale ou liés à des situations sociales… il faut essayer de vivre avec tous ces éléments sans que cela perturbe trop les habitants du quartier ou le gestionnaire de ces quartiers. ».
Face aux incivilités, nuisances diverses, petits trafics, faits de violence… qui s’intensifient, il ne s’agira pas d’obtenir une formule magique à appliquer, mais plutôt, un petit arsenal d’outils à mettre en œuvre collectivement en fonction des contextes urbains, sociaux…
« Un bailleur seul ne va pas y arriver, prévient Eric Amanou. Mais, avec les services de la collectivité, de police, de justice, les associations, les habitants… et dans la durée, on observe des améliorations tangibles. La situation devient acceptable au quotidien. »
Des pistes évoquées au cours du séminaire permettront d’améliorer durablement le mieux-vivre ensemble au sein des résidences HLM, en apportant de la sérénité et une meilleure sécurité au sein des logements et des parcs résidentiels.
Cécilia Larney
« Améliorer nos actions sur le terrain »
« Le phénomène d’insécurité et d’incivilités, connu sur le territoire, se retrouve au sein du parc social en Guyane, particulièrement dans les quartiers où on loge les plus précaires, explique Malick Ho-A-Sim, secrétaire général de l’Armos Guyane. On constate des faits de délinquance qui augmentent d’année en année. Notre volonté est d’améliorer nos actions sur le territoire pour limiter ces faits d’incivilités qui évoluent, de même que le profil des locataires, avec des conséquences sur le patrimoine des bailleurs sociaux, notamment, qui est dégradé. Ce qui représente un coût important à supporter, une image négative véhiculée, la stigmatisation de certains quartiers où les locataires sont de moins en moins favorables à s’installer ».