« Nous croyons dans le cinéma guadeloupéen ! »

Ce vendredi 5 janvier, Pointe-Noire était comme un petit Cannes, avec une cérémonie, des remises de prix et des invités prestigieux.

Réalisateurs, partenaires, réunis pour le cinéma de Guadeloupe.

Ary Chalus, président du Fest… du Conseil régional, présentait aux médias trois réalisateurs dont les travaux de préparation du scénario, de conception et de promotion seront suivis financièrement et logistiquement par la Région Guadeloupe, en partenariat avec Canal +.

Du beau monde au lycée polyvalent de Pointe-Noire. Outre le président de Région et son staff, accompagné de Jean-Claude Nelson, président de la Commission culture de la Région, Firmine Richard, comédienne, que l’on ne présente plus, Adrien Bourreau, directeur général de Canal +, Simone Schwartz-Bart, écrivaine, Christian Lara, réalisateur de renom, Christine Vial-Collet, présidente du Syndicat des producteurs indépendants de cinéma et d’audiovisuel de Guadeloupe. Quelques-uns des lauréats de l’année passée et les trois lauréats de cette année. Un peu timides dans la foule.

C’est la troisième édition !

Pour la troisième édition de l’appel à projets Région Guadeloupe/Canal + Antilles, il s’est agi une fois de plus de soutenir le secteur qui est en pleine expansion. Secteur, comme le rappellera Jean-Claude Nelson, qui est celui de la conception, de la création, mais aussi celui qui peut être un secteur économique comme les autres, avec des formations, des emplois. « Un secteur économique qui rapporte. » On aimera sa phrase : « Nous croyons dans le cinéma guadeloupéen. »

Propos qui seront aussi ceux d’une professionnelle, Christine Vial-Collet : « Le cinéma, ici, c’est un secteur porteur économiquement. Le cinéma, c’est un secteur jeune, et nous avons une jeunesse qui veut réussir et qui peut le faire par le biais du cinéma. Pas seulement des comédiens, mais encore des techniciens. »

Discours d’ailleurs qu’elle complétait en donnant sa recette d’un développement du secteur : « Pour accentuer la portée de ce cinéma antillais qui est en train d’émerger, il faut renforcer sa capacité à produire. Les dispositifs d’aides existent. Il faut les actionner simultanément pour développer la filière en Guadeloupe. La Guadeloupe est naturellement une terre de tournage. Il y a les potentiels : des paysages, des hommes et des femmes, mais aussi des histoires, nos histoires, originales qu’il faut mettre en avant pour les montrer au monde entier ! »

Un lycée,
un ancien cinéma…

Durant tous les discours, deux lieux ont été évoqués : le lycée polyvalent de Pointe-Noire, et l’ancien Cinéma Rex de Pointe-à-Pitre. Le premier développe depuis 2013 une filière audiovisuelle (BTS des métiers de l’audiovisuel et Baccalauréat professionnel de communication visuel et plurimédia) dont les résultats attestent de la qualité de l’enseignement et de la volonté des lycéens : 100% de réussite.

Trois lycéens motivés.

Depuis 2017, le lycée abrite aussi le Campus des Métiers et des Qualifications de l’Audiovisuel et du Cinéma de la Guadeloupe, fruit d’une coopération active entre la Région, l’Académie, l’Université des Antilles avec l’UIT de la Guadeloupe.

Trois lycéens se sont exprimés, pour dire leur foi en l’avenir d’un cinéma guadeloupéen qu’ils porteront aux côtés de leurs aînés quand le temps sera venu.

L’ancien cinéma, c’est le Rex. Il va être réhabilité et deviendra un Pôle artistique et culturel dédié au cinéma. 

Là sera développée la création audiovisuelle, de l’écriture des scénarii, le montage, la post-production. Plusieurs associations et entreprises vont occuper les lieux une fois réhabilités. Mission confiée à un architecte, Carl Gatoux, et à une spécialiste de la culture, Gilda Gonfier, directrice adjointe de la Culture et des Sports de la Région. 

Un soutien
affirmé de Canal+

Si la région met, depuis 2016 à 2019, 4 millions d’euros d’aides à des projets audiovisuels, assurant 1 714 jours de tournage, permettant à 797 techniciens, artistes, figurants identifiés de s’exprimer, à de multiples activités annexes de se développer : hébergement, location de voitures, repas, etc., le coup de pouce de Canal+ Antilles est primordial.

Adrien Bourreau, son directeur général, a dit ce partenariat qui ne s’est jamais démenti depuis 40 ans que Canal + existe.

« Depuis près de 30 ans, Canal+ soutient et promeut les nombreux talents locaux du monde cinématographique en tant que partenaire financier de nombreux festivals et productions locales, mais aussi en tant que diffuseur exclusif. » La visibilité est d’importance une fois le film sorti. Celle liée à ce partenariat avec Canal+ Antilles est indéniable, essentielle.

Une visite des locaux du lycée polyvalent a suivi cette petite cérémonie. 

AJV

Trois lauréats

Trois lauréats : Fabrice Bouckat, Mariette Monpierre, Dimitri Zandronis. Chacun a son histoire. Chacun a son parcours. Chacun a fait la preuve de son énergie pour impulser le cinéma antillais. 

Fabrice Bouckat s’est intéressé à un personnage qui nous manque, Hubert Jasor, libraire. Libriothicaire, dirait Fabrice Bouckat, car Hubert Jasor, le Père Jasor, comme on l’appelait, était tout autant devant sa librairie qu’à l’intérieur. Il faisait la conversation, à ses amis, aux passants, parlant littérature, politique, sciences, patrimoine, histoire… Une encyclopédie de la vie en Guadeloupe depuis les années 1940… C’est bien de lui rendre hommage à travers un film. Il s’appellera Akajasor, retenez bien ce titre !

Mariette Monpierre est une réalisatrice moderne. L’actualité l’intéresse. Son film, Les passagers du pont, est l’actualité tourmentée de Saint-Martin. Des riches, des pauvres, des belles villas, des cases en tôle et un ouragan, Maria. La solidarité après le passage de l’ouragan. Et quoi après ?

Dimitri Zandronis (et son père Danick) va ouvrir la boite de Pandore en racontant l’histoire du journalisme en Guadeloupe, Le 4e pouvoir en Guadeloupe Médias et pouvoir en pays colonisé. Il va avoir du boulot ! 

Interview vidéo d’un passionné de cinéma, Ary Chalus :

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