Après trois jours de congrès au Gosier, une délégation des Fédérations hospitalières de Guadeloupe, Martinique et de l’Hexagone s’est rendue à Marie-Galante.
Situé à Grand-Bourg, unique hôpital de l’île, le Centre Hospitalier Sainte-Marie (CHSM) a accueilli une quarantaine de professionnels de santé de Guadeloupe, Martinique et de l’Hexagone, samedi 19 octobre.
En amont, pendant trois jours, au Gosier, en présence d’Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, ils ont échangé sur L’Hôpital de demain dans son environnement, thème du congrès des Fédérations hospitalières des Antilles et de la Guyane.
Souvent en proie aux critiques, le CHSM a pourtant fait bonne impression aux professionnels de santé par la qualité de ses équipements, l’engagement de ses équipes, salué par plusieurs visiteurs qualifiés, dont Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, le Dr André Atallah, président de la Fédération hospitalière de Guadeloupe, le Pr Patrick Portecop, président de la Commission médicale d’établissement…
Un projet innovant cité en exemple
« L’établissement assure totalement ses missions de service public de santé grâce avant tout aux agents qui y travaillent, au personnel médical, paramédical, aux administratifs et aux équipes médico-techniques », a commenté Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France.
La capacité du Centre Hospitalier Sainte-Marie à se réinventer a été appréciée. Une nécessité vitale pour pallier les problématiques liées à la double insularité d’une part, et particulièrement la baisse de la natalité qui a conduit à la fermeture de la maternité en 2012. Un choc que l’établissement a surmonté en développant un projet totalement inédit. Il permet d’assurer le suivi des grossesses avec un service d’astreinte. Une innovation citée en exemple.
« J’ai visité deux établissements de santé, l’un à Saint-Barthélemy et l’autre, à Marie-Galante, sur deux territoires totalement différents, mais qui ont des problématiques identiques liées à la double insularité, notamment pour les évacuations sanitaires, le manque de spécialistes…, explique Arnaud Robinet. J’ai été agréablement surpris de voir comment l’hôpital de Marie-Galante a réussi à s’adapter face à des difficultés. Le Centre périnatal de proximité mis en place suite à la fermeture de la maternité est un très bel exemple dont d’autres établissements, notamment dans l’Hexagone, devraient s’inspirer. L’hôpital public vit des moments difficiles, mais, grâce à la réactivité, à l’ingéniosité et à l’adaptabilité des soignants, on arrive à répondre aux besoins de la population. C’est ce qui me motive ! »
Un mammographe en service à partir de novembre
Si elle n’est pas toujours facile à vivre au quotidien, la double insularité est une source de dépassement pour les équipes du CHSM. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, au développement de la télémédecine, l’établissement peut étoffer son offre de soins. Au service des Marie-Galantais, mais pas seulement.
L’hôpital dispose d’un service d’Urgences, d’un scanner nouvelle génération, d’un laboratoire polyvalent, d’un cabinet dentaire, accessible du lundi au samedi, que l’établissement souhaite équiper d’un deuxième fauteuil. Grâce aux fonds européens, le CHSM a fait l’acquisition d’un mammographe performant qui devrait être mis en service dès novembre.
« Aujourd’hui, il faut davantage développer les consultations avancées à Marie-Galante, estime le Dr André Atallah, président de la Fédération hospitalière de Guadeloupe. On peut l’envisager pour l’arythmologie. Nous sommes les seuls à Basse-Terre à faire le contrôle des piles de défibrillateurs cardiaques à l’aide de petites tablettes. En venant sur place, cela éviterait aux patients de Marie-Galante de se rendre à Basse-Terre. De même, pour la cardio-pédiatrie, qui se fait à Pointe-à-Pitre, des consultations peuvent être envisagées directement à Marie-Galante pour les enfants opérés à Paris ou ailleurs. »
Poursuivre l’acquisition d’équipements performants
Des perspectives qui ne peuvent que renforcer la motivation des équipes. « Cette visite était l’occasion de partager notre savoir-faire, mais aussi de souligner les besoins et difficultés de l’établissement, précise Patrick Fausta, directeur du Centre Hospitalier Sainte-Marie. Nous devons poursuivre l’acquisition d’équipements performants en nous adaptant à la haute technologie, dans des bâtiments qui ne répondent plus aux exigences actuelles. »
Si la bonne volonté et l’accompagnement des institutions permettent de répondre au fur et à mesure aux besoins de la population, une zone d’ombre, qui n’est pas inhérente à l’établissement de Marie-Galante, persiste néanmoins : la pénurie d’urgentistes pour l’île, particulièrement pendant les grandes vacances.
Cécilia Larney