Président du très décrié Syndicat mixte de gestion de l’eau en Guadeloupe (SMGEAG), Jean-Louis Francisque présentera sa démission au Comité syndical, jeudi 17 octobre.
Après trois ans à la tête du Syndicat mixte de gestion de l’eau et assainissement de la Guadeloupe, et autant de périodes de turbulences, de ruptures de canalisations sur le réseau, de tours d’eau – parfois interminables -, de mouvements sociaux, et plus récemment, une « fuite » de 48 millions d’euros, partiellement justifiée depuis, Jean-Louis Francisque jette l’éponge.
Le futur ex-président du SMGEAG préfère céder la place à « l’un des nombreux experts que compte la Guadeloupe. J’ai d’autres missions, notamment la commune de Trois-Rivières, indique Jean-Louis Francisque. Avec les élus de Guadeloupe, le Département, la Région, et ceux qui veulent faire avancer les choses, on trouvera un président pour poursuivre le travail. »
La fin des tours d’eau en 2025…
La dernière « affaire » qui a fortement ébranlé la structure – l’absence non justifiée de 48 millions d’euros des caisses du SMGEAG – avait conduit l’Etat a fermé le robinet ! L’aide de 3 millions d’euros a finalement été versée récemment après qu’une partie des justificatifs a été fournie.
Parallèlement, un nouvel agent comptable a pris ses fonctions, lundi 14 octobre. Les 9 millions d’aides à venir pour l’année 2024 seront versés après la transmission des autres pièces comptables. Un plan pluriannuel d’investissements a aussi été établi pour permettre « la fin des tours d’eau en 2025 », précise Jean-Louis Francisque.
Pour que la structure sorte la tête de l’eau et joue pleinement son rôle en fournissant de l’eau « en qualité et en quantité » aux Guadeloupéens, des enseignements ont été tirés de ces trois années de gestion laborieuse. Une harmonisation des systèmes informatiques comptables des différents opérateurs regroupés au sein du SMGEAG est à l’ordre du jour.
Trop d’élus manquent à l’appel…
« Au 1er septembre 2021, il n’y avait personne pour assurer cette mission qualifiée de cadeau empoisonné, le Syndicat était voué à l’échec, rappelle Jean-Louis Francisque. Aujourd’hui, même s’il reste beaucoup à faire, je suis satisfait de savoir que de nombreux Guadeloupéens ont pu retrouver le précieux liquide. Après près de 40 ans d’inaction dans le domaine de l’eau en Guadeloupe, nous avons pu apporter des solutions en trois ans. Des travaux sont effectués, des collaborateurs portent leur contribution pour améliorer le service de l’eau. C’est ce que je retiendrai de cette belle expérience au Syndicat mixte de gestion de l’eau avec toutes les difficultés que l’on connaît. »
Membre du bureau syndical, représentant la Communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre, Henri Yacou a émis des propositions – pertinentes – pour l’avenir. Un nouveau bureau ramené à 14 membres – contre 28 actuellement – devrait résoudre l’un des dysfonctionnements majeurs du Syndicat : l’absence récurrente des élus et donc de quorum, empêchant toute prise de décision.
D’autre part, Henri Yacou plaide pour que le président du Syndicat perçoive une rémunération ; Jean-Louis Francisque a exercé cette fonction à titre bénévole…
Cécilia Larney