Guadeloupe. Entretien. « Le CNRBT, contre vents et marées »

Secrétaire générale du CNRBT, Elizabeth Sabbagh observe.

Le Cercle des Nageurs de la Région de Basse-Terre doit, de nouveau — 15 fois en 20 ans sur des périodes de 2 mois à 6 ans — affronter le lourd handicap de la fermeture de la piscine de Rivière-des-Pères depuis le 31 juillet. Il ne reste plus aux 40 000 enfants du Sud Basse-Terre engagés dans les programmes « Aisance Aquatique » et « Savoir Nager » que la mer et en l’occurence le plan d’eau agréé de la plage de Rivière-Sens à Gourbeyre. Un recul de 52 ans, l’âge de la piscine. Rencontre avec sa secrétaire générale.

Comment se porte votre club depuis ce début de nouvelle saison ?

Nous sommes dans la même situation que l’an dernier à pareille époque avec une piscine de Rivière-des-Pères de nouveau fermée. Sauf que cette année la situation est plus grave puisque si l’an dernier elle avait ouverte le 6 novembre, cette année, elle sera toujours fermée à la rentrée des vacances scolaires de Toussaint avec aucune perspective de réouverture dans l’immédiat.
Autrement dit ce que l’on peut considérer comme une « prise en otage » et un véritable « cirque », avec un éternel recommencement, se poursuit !

Comment votre association qui ne dispose plus que de 5 salariés fait-elle face à cette situation très compliquée ?

Nous avons été contraints de nous séparer de 3 salariés en ne renouvelant pas leur contrat qui était arrivé à terme. Il ne nous en reste plus que 5. Nous espérons pouvoir sauver ces emplois mais rien n’est moins sûr surtout si nous n’avons plus de piscine pour les occuper et les faire travailler.
Heureusement que l’Éducation Nationale et les collectivités qui l’accompagne sont là pour leur donner du temps de travail.
Nous avons commencé avec le lycée Gerville-Réache de Basse-Terre et le collège Richard-Samuel de Gourbeyre.
A la rentrée des vacances scolaires de la Toussaint, le rush des écoles primaires sera effectif.

Financièrement, arrivez-vous à vous en sortir ?

Le club a toujours fait preuve d’une bonne gestion et réussit à contenir ses dépenses dans un budget resserré. Mais nous ne savons pas combien de temps cette situation très délicate va encore durer. Sans piscine, ce sont 75% de nos activités qui sont en « panne sèche ». Il est vrai qu’aujourd’hui, nos dépenses sont plus fortes que nos recettes et qu’à ce rythme là, nous ne tiendrons pas longtemps malgré l’accompagnement de l’État, de la Région, du Département et de certaines collectivités.

Comment envisagez vous l’avenir de votre association ?

Par la diversité qui est une de nos forces. Nous sommes au CNRBT sur le tryptique « Savoir Nager, Savoir Secourir, Savoir Sauver ».
Nous essayons de compenser notre manque d’effectifs et la faiblesse d’activités aquatiques par des formations de Secourisme et de Sauvetage.
Nous répondons aux appels à projets lancés par l’État se rapportant à nos compétences.
Nous sommes aussi très impliqués dans l’Opérationnel…
Ce n’est pas évident mais nous disposons au CNRBT d’équipes de ressources humaines (salariés, dirigeants, bénévoles…), formées et rodées dont la compétence n’est plus à démontrer.

Pensez-vous miser sur la mer plus que sur la piscine ?

Nous sommes très sceptiques sur la piscine de Rivière-des-Pères. Elle a vieilli et aujourd’hui elle doit faire face en plus à trop de difficultés qui se sont agrandies au fil des années en matière d’ingénierie, de management, de ressources humaines, de gestion et d’entretien.
La mer, elle, ne bougera pas. En dépit des aléas climatiques de plus en plus surprenants et violents, nous savons pouvoir compter sur cet espace qui est la plage de ivière Sens qui par la force des événements est devenue incontournable. C’est notre « planche de salut » !
Nous misons beaucoup sur elle d’autant que grâce au Conseil départemental et avec l’appui logistique de la commune de Gourbeyre, une base départementale de Sauvetage et de Secourisme a été implantée sur la plage de Rivière-Sens. Elle offre un certain nombre de pistes et dispose d’un certain nombre d’atouts indéniables qui devraient en faire la référence dans les domaines du Savoir Nager, Sauver et Secourir.

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