Guadeloupe. Comment Capesterre gère les sargasses

Programmé dans le cadre d’une enquête régionale des chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC) des Antilles-Guyane consacrée aux sargasses, un rapport thématique de la CRC de Guadeloupe a examiné la politique communale de gestion des sargasses de Capesterre de Marie-Galante au cours des exercices 2019 et suivants.

Capesterre-de-Marie-Galante (3 226 habitants au dernier recensement de 2021) est une commune rurale de 158 km², de tradition agricole et de pêche, confrontée au vieillissement de sa population.

Depuis 2011, l’accumulation massive des algues sargasses sur les littoraux guadeloupéens et leur putréfaction constituent des enjeux importants sur les plans sanitaires, économiques et environnementaux. Aussi, la chambre a décidé de contrôler les comptes et la gestion de plusieurs communes côtières de l’arc antillais, dont celle de Capesterre de Marie-Galante, qui supportent le coût de la lutte contre cette pollution.

Fortement impactée par les échouements de sargasses près de zones habitées, la commune a affronté cette crise, malgré ses moyens humains et matériels limités, afin d’en limiter les effets sur la population.

S’inscrivant dans une démarche de mutualisation, elle s’est réservée les opérations de collecte, transport et stockage des sargasses, qu’elle a progressivement externalisées, tandis qu’elle a délégué le pilotage de cette crise à la Communauté de communes de Marie-Galante (CCMG). Ces relations doivent dorénavant se placer dans un cadre juridique consolidant l’intervention des deux collectivités territoriales afin de prévenir toute irrégularité.

Sur les cinq derniers exercices, la commune a dépensé 2,8 M€ au titre de la gestion des sargasses. Tant le volume des ramassages que le coût réel de ces opérations ne sont ni suivis, ni connus avec précision. A titre d’exemple, le prix au m3 de sargasses collectées peut varier entre 5,42 et 73 euros.

L’information des populations est également perfectible car la décomposition des sargasses leur fait courir des risques sanitaires importants. Une mise en conformité du site d’épandage des sargasses, dont les irrégularités constatées sont vectrices de risques importants pour les habitants et la collectivité, est par ailleurs nécessaire.

La situation financière de la commune est favorable dans la mesure où elle a maîtrisé jusqu’en 2022 ses charges générales et ses dépenses de personnel, notamment à la faveur de non remplacement de départs à la retraite, et où elle a bénéficié de ressources externes.

Cependant, elle est exposée financièrement à trois risques : son retard dans le règlement de ses attributions de compensation à la CCMG (0,5 M€), l’apurement des comptes d’attente et des restes à recouvrer (0,4 M€), et la hausse des charges de personnel constatée au cours de l’exercice 2023.

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