Le gouvernement dominicain va déporter 10 000 Haïtiens par semaine dans le cadre d’une opération spéciale.
Le gouvernement dominicain va deporter 10 000 Haïtiens par semaine dans le cadre d’une opération spéciale. C’est Homero Figueroa, porte-parole du gouvernement, qui en fait l’annonce ce mercredi 2 octobre, après une réunion de Luis Abinader avec son Conseil de sécurité nationale. « Il a été décidé d’exécuter immédiatement une opération de rapatriement, avec l’objectif de rapatrier jusqu’à 10 000 immigrants par semaine vers leur pays d’origine », a déclaré Homero Figueroa, directeur de la stratégie et de la communication gouvernementale.
Dans une entrevue avec le journal en début de soirée, Sam Guillaume du Groupe d’appuis aux rapatriés et aux réfugiés (GARR) a dénoncé ce projet de l’Etat dominicain.
« 10 000 déportations d’Haïtiens par la République Dominicaine par semaine est hallucinant. Avant, on procédait à environ 23 000 déportations par mois et on trouvait ça exagéré. Aujourd’hui, compte tenu du fait qu’on n’accorde plus de visas dominicains aux haïtiens, cela complique davantage la situation. En RD, il y a de plus en plus d’Haïtiens qui sont en situation irrégulière. Et ils sont vraiment inquiets à cause de ce plan », a fait remarquer Guillaume.
Selon lui, des déportations massives provoqueront des déplacements importants de populations dans les points frontaliers. « On aura une forte concentration dans ces zones », a-t-il prévenu, invitant les autorités à assumer leur responsabilité. M. Guillaume souligne également que les déportations massives sont en contradiction avec les droits humains et la convention interaméricaine des droits humains.
La réunion de Luis Abinader avec le Conseil National de Défense et de Sécurité était convoquée dans le but d’analyser la migration irrégulière des haïtiens dans le pays. Les ministres de la Défense, le lieutenant-général Carlos Antonio Fernández Onofre ; de la Présidence, José Ignacio Paliza; des Affaires étrangères, Roberto Álvarez ont assisté à la réunion. Étaient également présents les commandants généraux de l’armée, le général de division Jorge Iván Camino Pérez ; de la Marine, le vice-amiral Agustín Alberto Morillo Rodríguez ; de l’Armée de l’Air, général de division pilote, Floreal T. Suárez Martínez; le directeur de la Police nationale, le général de division Ramón Antonio Guzmán Peralta ; le président de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD), le vice-amiral José Manuel Cabrera Ulloa ; le directeur général de l’Immigration, le vice-amiral Luis Rafael Lee Ballester et le directeur de la Direction nationale du renseignement (DNI), Luis Soto.
Ce plan de déportation, selon le gouvernement dominicain, vise à donner la priorité à la sécurité et au respect des droits de l’homme. Ce plan serait basé sur plusieurs points fondamentaux qui aideront non seulement à lutter contre la migration mais aussi contre la traite des êtres humains.
Le plan repose sur le renforcement de la surveillance et du contrôle des frontières et visera à étendre le démantèlement des réseaux de traite des êtres humains ; l’identification et le retour assisté des migrants ; l’augmentation des ressources humaines à la Direction Générale des Migrations ; l’utilisation accrue de la technologie de surveillance; la formation des inspecteurs de l’immigration et la construction et l’amélioration des infrastructures.
Homero Figueroa a indiqué que l’opération de rapatriement va démarrer immédiatement. « Le gouvernement réaffirme son engagement à protéger la souveraineté nationale et à relever les défis migratoires avec une politique qui allie sécurité et respect des droits de l’homme, en coordination avec la communauté internationale et avec une approche de coopération régionale », a-t-il souligné.
Source : Le Nouvelliste
