Haïti. Insécurité : des navires désertent le port, l’État va sécuriser la baie de Port-au-Prince

Des compagnies maritimes n’ont pas envoyé de navires au port de Port-au-Prince depuis quelques jours et menaceraient d’arrêter leurs opérations, en réaction à la dégradation de la sécurité dans la baie (enlèvement de deux marins, tirs sur les installations de l’APN par des bandits planqués dans des buildings).

Des compagnies maritimes n’ont pas envoyé de navires au port de Port-au-Prince depuis quelques jours et menaceraient d’arrêter leurs opérations, en réaction à la dégradation de la sécurité dans la baie (enlèvement de deux marins, tirs sur les installations de l’APN par des bandits planqués dans des buildings). Le gouvernement Conille a adressé le problème avec la célérité nécessaire. Trois navires de 110 pieds vont bientôt être mobilisés pour sécuriser les opérations dans la baie. Les TPTC, la PNH, les FAD’H ont procédé à la destruction de buildings utilisés par des bandits pour tirer sur les installations de l’APN. A un moment où les contrebandiers passent par la frontière avec la République dominicaine, certains se demandent « à qui profite le crime de la déstabilisation des opérations au port de Port-au-Prince », a appris Le Nouvelliste de plusieurs sources, mercredi 18 septembre 2024.

« Quatre navires qui avaient jeté l’ancre dans la baie sont repartis. Le dernier navire reçu au port de Port-au-Prince remonte au 9 septembre. Plusieurs lignes maritimes ont indiqué qu’elles ne reçoivent pas de booking pour effectuer des transports via container. Il était déjà difficile de trouver des navires qui font du transport de vrac. C’est une situation extrêmement difficile. Si cela dure encore une dizaine de jours, l’on risque d’avoir des pénuries et un manque à gagner pour les douanes », a confié une source interrogée par le journal.

« Il y a des compagnies maritimes qui mettent la pression. Nous allons présenter une procédure de sécurité pour les rassurer. Après, on saura si elles se retireront totalement ou si elles enverront des navires », a confié une source proche de l’APN.

« Je ne pense pas que les lignes maritimes ne veulent pas venir. C’est à nous de les rassurer. L’APN va prendre en charge la sécurité au niveau de la baie de Port-au-Prince parce que les garde-côtes n’ont pas les moyens. Trois bateaux de 110 pieds vont être mis en opération. Un bateau sera dans la baie de La Gonâve pour escorter les navires à mi-chemin, un autre pour l’amener au port. Nous allons rendre publics ces messages pour assurer qu’il y ait suffisamment de sécurité dans la baie de Port-au-Prince pour que les bateaux viennent en toute sécurité », a poursuivi cette source qui croit que l’État, en charge de la sécurité de la baie, du port, assume ses responsabilités.

« L’incident qui concerne les deux membres d’équipage s’est produit dans la baie, 15 à 20 mille nautique du port. Mais c’est à l’État d’assurer la sécurité dans ses eaux territoriales. En réaction à des coups de feu tirés sur les installations de l’APN par des bandits embusqués, les TPTC, la PNH, les FAD’H sont mobilisés depuis plusieurs jours dans une opération de destruction de buildings qu’ils utilisaient », a expliqué cette source proche de l’APN.

« Pourquoi kidnapper deux membres d’équipage, un cuisinier et un mécanicien ? Pourquoi tirer sur des navires alors qu’avant le mode opératoire consistait à voler des containers ou à imposer des frais de passage ? A qui profite le crime ? Pourquoi tirer sur les navires et déstabiliser les opérations portuaires dans un pays qui importe la majorité de ses produits de consommation par voie maritime ? », s’est interrogée une source qui estime qu’il faudra que l’État enquête afin de savoir à qui profite le crime dans un contexte de renforcement de la contrebande au niveau de la frontière avec la République dominicaine.

Notre source, plus loin, a salué l’engagement du Premier ministre Garry Conille. « Je complimente le PM Conille. C’est la première fois, ces dernières années, qu’un responsable politique comprend l’urgence de régler le problème des bandits, de permettre un fonctionnement normal au bas de la ville », a dit cette source.

Le gouvernement Conille, via la ministre de l’Économie et des Finances, Ketleen Florestal, a renouvelé son engagement de lutter contre la contrebande. « Nous devons renforcer la frontière. S’il y a une chose pour laquelle nous demandons de l’aide, c’est dans la surveillance de la frontière », a poursuivi la ministre. « Nous n’avons pas encore pris de décision mais toutes les options sont sur la table », a-t-elle répondu sur la volonté ou non de l’État de donner contrat à un tiers pour aider à la surveillance de la frontière. Ketleen Florestal a en outre évoqué la coopération qu’il y avait avec la République dominicaine sur le partage de données douanières.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/250348/insecurite-des-navires-desertent-le-port-letat-va-securiser-la-baie-de-port-au-prince

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