Lauréat de plusieurs prix à la Jamaïque, en Guadeloupe, à Cannes…, le court-métrage du réalisateur et producteur guadeloupéen, Yannick Rosine, Ki-w la, ki-w pala a été diffusé, le 26 juillet, à Lamentin.
Comment réagir face à une grossesse non désirée lorsque l’on a 19 et 17 ans ? C’est la question posée dans Ki-w la, ki-w pala, court-métrage mettant en scène Yanis Olivary et Jade Potin dans une fiction écrite par Yannick Rosine. Le thème poignant abordé dans ce court-métrage a alimenté le débat autour de la contraception et de la « maturité émotionnelle » parmi les spectateurs qui ont assisté à une projection, vendredi 26 juillet, au ciné-théâtre de Lamentin, en présence notamment des partenaires du projet.
Un an après le début de son tournage, les performances des acteurs et la pertinence du sujet ont permis au court métrage de décrocher des récompenses à travers le monde. Un succès qui a surpris toute l’équipe. « Pendant le tournage, il y a un an, si on m’avait dit qu’on aurait reçu tous ces prix, je pense que toute l’équipe aurait bien rigolé ! », a déclaré Yannick Rosine.
Une proposition audacieuse
Pourtant le film, produit par sa société, Zayan Fim, a bel et bien été récompensé lors du festival Nouveaux regards, au festival de Cinéstar, au Jiff Festival (Jamaïque), au Diversity in Cannes Short Film Showcase (où Yannick Rosine a reçu le prix du Meilleur réalisateur), aux Brown Sugar Days… Les acteurs principaux, Yanis Olivary et Jade Potin ont, pour leurs premières expériences dans le 7e art, réussi à proposer une interprétation de qualité.
« Ce film a vu le jour de manière très particulière, raconte Yanis Olivary. Nous avions croisé Yannick Rosine dans un événement et, spontanément, nous lui avons proposé de nous prendre en tant qu’acteurs. » Quelques mois plus tard, cette proposition audacieuse a abouti à la construction du court-métrage, Ki-w la, ki-w pala.
Bientôt une projection à New York
Ki-w la, ki-w pala, un film qui s’inscrit pleinement dans la ligne éditoriale du groupe Zayan Fim qui veut produire des « films conscients ». Aujourd’hui, Ki-w la, ki-w pala permet d’ouvrir le débat sur la contraception avec les jeunes publics.
Selon une récente étude périnatale, les grossesses considérées comme « précoces » ou non désirées représentent 10 % des grossesses en Guadeloupe. Cette même étude estime que la contraception est « moins bien maîtrisée » dans l’archipel par rapport à l’Hexagone.
L’une des opportunités qui s’ouvrent désormais au film est une projection, prochainement, à New York, est qu’il soit présenté aux jeunes étudiants et élèves dans un cadre pédagogique.
Tirolien Tafari
Prochaine projection de Ki-w la, ki-w pala, samedi 3 août, à partir de 16 heures, au ciné-théâtre de Lamentin. D’autres films du réseau Karibbean Hive seront à l’affiche (Akiyo Jénèz, Mantjé tonbé sé viv, 48H Guadeloupe…). Pour s’inscrire, cliquer sur le lien.
Laurent Legendart, de l’ARS Guadeloupe
« Ce film est un excellent outil pour amener le débat et la discussion sur les grossesses précoces, des situations qui ne sont pas rares et que l’on retrouve partout, commente Laurent Legendart, directeur général de l’Agence régionale de santé de Guadeloupe. C’est un outil formidable pour aborder les questions liées à la sexualité, à la contraception, à la maturité affective… Des thèmes qui peuvent paraître tabous, mais qui correspondent à une réalité. Il faut faire avancer la réflexion autour de ces questions et sur la place de chacun dans ces situations. »