Haïti/USA. Succès pour la deuxième édition de SumFest en Floride

Le festival de plage SumFest Mizik a pour la deuxième année consécutive rassemblé des milliers d’Haïtiens en Floride.

Ceux-ci ont foulé le sable du Historic Virginia Beach Park, bien décidés à profiter de la programmation orchestrée par les organisateurs. La chaleur de plomb et l’humidité qui règnent en Floride ont un temps découragé une grande partie de ces derniers, les poussant à se mettre à l’ombre. Mais leur désir de défoulement allait très rapidement prendre le pas sur le dérangement généré par la chaleur notamment.

L’espace est encore vide de participants, mais vendeurs et staff organisateur sont présents et à pied d’œuvre. Entre-temps, les DJ Bullet, Ted Bounce, Valmix ou encore Mr. Mario défilent sur le podium au fur et à mesure que le public arrive. Les moindres recoins ayant un peu d’ombre sont automatiquement pris d’assaut. Il a fallu attendre la prestation de Trouble Boy pour que le public s’amène en foule et volontairement près de la scène. Avant le natif de Cap-Haïtien, les Mc de SumFest, Carel Pèdre, Anderson Brégard et Kako Bourgolly lançaient des appels, en vain, afin que le public se rapproche de la scène. Ils ont bien fait de modifier le line-up. Dans celui qu’ils avaient partagé via les réseaux sociaux, la voix de PNPPY devait se produire vers 2 : 15 p.m. Près de deux heures après la première tranche fixée, la prestation de Trouble Boy est arrivée comme une vague se déferlant sur le public avec force, tellement l’énergie était on top. Tafa Mi Soleil a un temps rejoint l’artiste sur scène.

Revenons au tout début du spectacle. Toutes les chanteuses féminines haïtiennes invitées à SumFest 2024, à savoir Jee-Jee, Kanis, Tafa Mi-soleil et Fatima, ont été programmées très tôt dans l’après-midi. Elles ont fait un assez bon boulot. Jee-Jee a offert un medley de chansons connues avant d’interpréter son premier et à date seul tube: « Moun pa kriye pou moun ankò ». Il faut aussi dire que son outfit a été choisi avec soin. Très coloré pour l’occasion, accrocheur. Mine de rien, Kanis a accumulé un petit paquet de succès : « M pa konn anyen », « Vèvè lokal », « Pitit tè a », sa sœur l’a rejoint sur scène sur le cover de « Soweto », J-Perry aussi sur le titre « Kòman w fè dous konsa ». Malgré le soleil, les quelques dizaines de fans amassés devant le stage durant sa performance ont positivement réagi à la prestation de la chanteuse. 

À vivre les prestations de Tafa et Fatima, il est évident que les deux dames ont mis les bouchées doubles pour conquérir le public. De plus, les deux ont en commun le fait de s’être produit avec des tenues à défier la chaleur ambiante (tout donné pour le show). La voix de « Lakou » a ébloui le public avec le mariage jaune et orange de son costume et ceux de ses danseurs, bottes de cuir, chapeau de plage. Elle a évidemment repris Lakou. Elle a également gratifié d’un extrait de la fameuse méringue de Ram : « Padone yo », très apprécié du public. 

Quant à Fatima, elle a servi la posture de la capitaine. Celle qui mène son navire de main ferme. La jeune dame a fait le show et confirmé une fois de plus qu’elle assume son statut « I’m sexy and I know it ». « Prije m », son dernier titre sur lequel elle a offert une leçon lap dance ou encore « Como la Flor », sont entre autres les chansons reprises lors de son passage à SumFest. Attention cependant, chanter et danser en même temps est un exercice risqué.

Prince Haïti a fait un passage éclair au Historic Virginia Beach Park, mais le public était en mode « Okay, nou kontan wè w, men l fè cho ». Soulignons que les DJ ont continué à assurer les intermèdes après chaque prestation.  J-Perry, lui, sait comment secouer un public. Les chansons « Dekole », « Aba blabla » ou encore « Jessica » ont aidé à booster le public. La voix de « Natif Natal » s’est également produite aux côtés du Trinidadien Kes, un peu plus tard dans l’après-midi.

Également de la partie, le duo DroXYani a donné une prestation mitigée. Il a été confronté à des difficultés techniques. La réaction de l’assistance n’était pas des plus enthousiasmées. « Gen bagay », « Bye bye » sont parmi les sons qu’ils ont offerts à l’assistance de SumFest le 7 juillet dernier.

Harmonik a misé sur ses anciens succès. Bondye wè piblik lan t bezwen benyen ak chalè Florida a. Les musiciens de la bande à Nickenson Prud’Homme ont introduit leur prestation tout feu tout flamme. À défaut d’une troupe de danse, des musiciens du groupe, à savoir Jermiah Charles et KB, ont eux-mêmes diverti de leurs pas avant de laisser Mac-D entamer les notes de « P ap ka separe », « Benyen », « Incroyable », pour ne citer que ces tubes.

Fier de pousser le son rabòday au plus haut niveau, AndyBeatz a prouvé qu’il mérite sa place sur toutes les grandes scènes. Pour sa prestation du dimanche, l’auto-proclamé AndyBeatz « Pete Chawa » s’est fait accompagner de danseurs. Une introduction du tonnerre, des hits que le public a repris en chœur, et le tour est joué. Sans grand effort, il gagne son pari SumFest 2024. Byen pase!

La combinaison de Kaï pour délivrer de belles prestations lors des prestations était gagnante. Danseuses, mouvement de danse par Richard lui-même, chansons à succès. Le seul problème, c’est que l’on a déjà vu ce set-là. Sinon, rien à reprocher. L’assistance a positivement réagi aux incitations du groupe. Kaï est l’un des derniers groupes à performer sous les rayons du soleil. C’est l’été dans l’hémisphère nord, l’astre solaire disparaît de plus en plus tard.

Le Trinidadien Kès a tant bien que mal essayé de mettre l’ambiance, mais le public semble n’être familier que de son tube « Hello ». Malgré le son populaire de carnaval trinidadien, les milliers de personnes maintenant bien installées devant le stage étaient en mode observation. Heureusement que J-Perry et Richard Cavé sont revenus l’accompagner à tour de rôle sur d’autres compositions. Kes dispose de collaborations avec nos artistes et a profité du festival pour prôner l’unité au sein de la Caraïbe : One Caribbean.

Vint ensuite le tour de Vayb, très belle introduction des danseurs, avant que Michael n’entame les notes de la chanson « Ou pa vle », chanson figurant sur le dernier album en date de son groupe. Le public a pu apprécier l’implication d’autres musiciens du groupe comme Ti Ben ou même Jude Deslouches dans les efforts d’animation. Vayb a également offert une animation musicale sur fond de carnaval. Belle prestation!

La Jamaïcaine Shenseea était la head liner de SumFest. À regarder la réaction du public. La choisir a été judicieux. De « Blessed » à « Sidechick Song », en passant par « Dolla », l’assistance était suspendue aux notes de la dame, quoiqu’elle fût en playback. Cerise sur le gâteau, elle connaissait les paroles des chansons de la jeune dame de 27 ans. Sa prestation a aussi été marquée par la déclaration suivante : « La cuisine haïtienne est la seule à pouvoir être comparée à la cuisine jamaïcaine ». Elle a également ramené des jeunes dames sur scène pour booster l’animation.

Pour une fois Tonymix ne s’est pas produit derrière ses platines. Tony Mahotière a investi la scène en superstar. Il a même fait l’effort d’apprendre des chorégraphies pour l’occasion. Le public l’a chaleureusement remercié en sautant et criant tout le long de sa performance. Certainement l’une des plus belles prestations de la soirée. Accompagné de ses compagnons de scène, Colmix Madad et T-Babas, le natif de Carrefour dont la dernière nouveauté consiste en une danse a raflé le prix de la meilleure animation de la soirée. Et l’on n’en attendait pas moins.

Après Tonymix, Kreyòl-la. T-Jo Zenny, le numéro 1 des Apach était attendu. Il a sorti la carte de la solidarité. En effet, T-Jo Zenny a ramené Pierre Jean avec lequel il a en commun le tube Hot et ses deux protégés : Pablo et Melo. Il laissait largement la place à ses camarades avant de transporter les festivaliers sur le Champ de Mars au temps du carnaval. Cela criait et sautait de partout.

Une autre bête de scène prit le relais : Roody Roodboy. La prestation a démarré en flèche avec une chorégraphie comme il nous en a habitué. Mais elle a décliné lorsque l’artiste a entamé des chansons à sonorité compas. Le public était visiblement là pour le hot tempo. La voix de « Lòbèy » leur en a servi avant de lancer la véritable offensive avec ses méringues encore populaires. Et là, euphorie.

C’est la formation Nu-Look qui a eu la responsabilité de clôturer le festival. Certains festivaliers sont restés au parc alors que la grande majorité en profitait pour quitter les lieux. L’on a constaté des couples appréciant des notes du groupe avec des pas de danse, mais dans l’ensemble les festivaliers étaient sur le départ. Bon, Nu-Look n’est pas un groupe de festival.

Ceux qui sont restés sur place jusqu’à la fin ont été accompagnés de Rara Lakay en quittant les lieux. En résumé, SumFest a offert plus de 13 heures de musique aux milliers de personnes ayant fait le déplacement.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/249095/succes-pour-la-deuxieme-edition-de-sumfest-en-floride

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