Environ un mois après l’installation du gouvernement Conille, les gangs commencent à sortir de leur période d’observation et reprennent leurs exactions contre une population sans défense.
Environ un mois après l’installation du gouvernement Conille, les gangs commencent à sortir de leur période d’observation et reprennent leurs exactions contre une population sans défense. A Gressier, ils étaient le weekend écoulé sans pitié pour les membres de la population qui n’ont pas eu le temps de fuir à leur arrivée. Au centre-ville de Croix-des-Bouquets, ils ont attaqué l’autorité de l’Etat en incendiant les locaux de la mairie. A Port-au-Prince, les informations font état d’attaques répétées contre la population de Solino.
Chaque exaction des gangs traîne son lot de victimes au sein de la population incluant des membres de la police nationale d’Haïti. Des informations émanant de sources proches de la police font état d’assassinat de deux hauts gradés de l’institution policière à Carrefour le jeudi 5 juillet.
Les engagements des nouvelles autorités haïtiennes – Conseil présidentiel, gouvernement, haut commandement de la PNH – de traquer les gangs ne sont pas encore suivis d’effet. A seulement un mois au pouvoir, personne ne s’attendait au démantèlement des gangs de sitôt. Le pays attend cependant que le gouvernement concentre toutes ses ressources et toute son énergie dans la lutte contre l’insécurité. Tel n’est pas encore le cas.
S’il est vrai que des changements ont été opérés à la tête de la PNH, un 1er contingent de policiers kényans de la force multinationale est dans nos murs, le ministère de la Défense a demandé au haut état major des Forces Armés d’Haïti de mettre l’institution en condition D, des réunions ont eu lieu sur la sécurité, il n’y a encore rien de rassurant dans la lutte contre les gangs. Cependant, à côté des promesses des autorités de reprendre le contrôle de la situation, il peut arriver qu’elles planifient en silence.
Si tel est le cas, les autorités doivent cependant se rappeler qu’il y a urgence d’agir. Les bandits ne chôment pas et continuent de traquer les habitants de plusieurs quartiers comme des bêtes sauvages. Il est urgent de redonner espoir à cette population minée par le désespoir et la peur.
Il est un fait que tout est à faire ou à refaire dans le contexte actuel. Quel que soit le domaine considéré il y a urgence. La campagne d’assainissement de certaines rues au centre-ville de Port-au-Prince lancée par le gouvernement, les projets de construction ou de réparation de routes dans la zone métropolitaine, la velléité du gouvernement pour permettre aux institutions publiques de reprendre leurs activités au centre-ville notamment dans l’aire du Champ-de-Mars sont à applaudir. Cependant, sans le rétablissement de la sécurité, le gouvernement risque de mettre la charrue avant les bœufs.
Source : Le Nouvelliste (Jean Pharès Jérôme)
Lien : https://lenouvelliste.com/article/248994/ou-se-trouve-la-securite-sur-lechelle-des-priorites
