Les Journées européennes de l’archéologie sont un moment important pour cette science puisqu’elle permet au public d’en savoir plus. Rencontre avec Jean-François Modat, chef du Service régional d’archéologie de la DAC.
Trois jours pour découvrir l’archéologie. La Guadeloupe est-elle riche en vestiges ?
En l’état de nos connaissances, plus de 4 000 entités archéologiques sont référencées sur la carte archéologique de Guadeloupe. L’aménagement du territoire et le changement climatique révèlent régulièrement des occupations humaines inconnues jusqu’alors et amèneront, à n’en pas douter, à de nouvelles découvertes. Ces Journées européennes de l’archéologie organisées en Guadeloupe livreront un aperçu de ce patrimoine précolombien et de l’époque coloniale qui fait la spécificité de notre territoire.
Pourtant, ils ne sont pas tellement mis en valeur pour le grand public à part Les Roches gravées, le Musée Edgar-Clerc… Pourquoi ?
Ces lieux permettent en effet de valoriser les cultures amérindiennes de Guadeloupe, les vestiges qu’ils nous ont légué. Un porteur de projet, public ou privé, pourrait impulser la création d’un nouvel écrin – musée, espace, salle dédiée — visant à promouvoir, par exemple, les nombreuses collections conservées issues des sites des périodes moderne et contemporaine. Cela aurait du sens.
Que deviennent les mobiliers découverts lors de fouilles ?
Après réalisation des opérations autorisées (archéologie préventive et programmée), les mobiliers collectés sont traités, inventoriés et étudiés par les chercheurs. Après remise du rapport, l’ensemble des données scientifiques de l’archéologie (documents de terrain, collections) est versé à l’Etat qui en assure la conservation pérenne (inventaire informatisé général, conditionnement adapté selon les matériaux, constat d’état et traitement de stabilisation-restauration) pour la recherche et la valorisation (expositions).
Peut-on imaginer qu’ils intègrent un musée un jour ?
La majeure partie des mobiliers archéologiques ont un intérêt scientifique. Certains d’entre eux, après restauration, sont muséographiables et auraient toute leur place dans des musées, pour des expositions temporaires ou permanentes. Certaines collections anciennes, par exemple, du fait de leur histoire, sont pour le moment scindées entre musée et dépôt de l’Etat. Nous travaillons à ce qu’elles regagnent en unicité et en cohérence de gestion.
Quels sites seront visités pour les JEA ? Pourquoi ce choix ?
Le Service régional de l’archéologie de la Direction des affaires culturelles propose cette année de découvrir deux sites illustrant le patrimoine archéologique marie-galantais, sis à Capesterre de Marie-Galante : la grotte préhistorique ornée du Morne Rita et l’indigoterie de Grand Fond. Protégés au titre des Monuments historiques, ils reflètent à la fois l’héritage culturel unique que nous devons conserver pour les générations futures au vu de leur intérêt scientifique et patrimonial, mais aussi leur fragilité face aux actions de l’Homme et de la Nature.
En savoir plus : https://www.karibinfo.com/news/guadeloupe-les-journees-europeennes-de-larcheologie/
Les sites de la JEA : https://journees-archeologie.eu/c-2024/accueil