Breakdance. Dany Dann, un Guyanais aux Jeux Olympiques

Relayeur de la flamme olympique, ce dimanche 9 juin, dans sa commune de Saint-Laurent du Maroni, le Guyanais Dany Dann, triple champion de France de Breakdance, médaillé d’or aux Jeux européens, se prépare à performer aux Jeux Olympiques Paris 2024.

Vous êtes une référence dans le domaine du breakdance. Comment avez-vous rencontré la discipline ?

Dany Dann : Grâce à mon cousin. Je suis tombé dessus par hasard, à Saint-Laurent du Maroni, en 2003. J’avais 15 ans. Je ne savais pas ce que c’était : j’étais surpris. Mon cousin m’a présenté au prof, et le lendemain, je suis revenu avec l’équipement qu’il fallait : chaussures, bouteille d’eau et de la motivation !

Qu’est-ce qui vous a plu ?

La liberté ! Le fait d’être connectés, de danser avec les copains, les cousins…, de prendre des postures inhabituelles, de pratiquer un sport différent des autres, de sortir de ma zone de confort… C’est tout ce qui m’a plu dès le départ. Après, il y a toute la partie créativité, on sollicite beaucoup le corps : j’adore ! Ensuite, on se rend compte qu’il y a beaucoup de jeunes qui pratiquent : on a envie de se confronter à eux. On s’entrainait régulièrement. Avec mes amis, on a créé le groupe Boogie West. Je vivais vraiment l’instant présent, au jour le jour et je ne pensais pas en arriver là aujourd’hui !

En 2008, avec mon cousin, nous avons quitté la Guyane pour l’Hexagone. J’ai intégré des groupes dont on regardait les vidéos, avec des danseurs reconnus à l’international, nous avons rencontré pas mal de monde. J’ai ensuite rejoint Vagabond Crew, dont je fais toujours partie avec lequel j’ai décroché plusieurs titres de champions en France et à l’extérieur.

Vous pratiquez le breakdance depuis 21 ans. Une longévité sanctionnée par un beau palmarès : triple champion de France, médaillé d’or aux Jeux européens 2023. Que sont devenus vos amis de Boogie West ?

Les autres, qui ont entre 35 et 45 ans, ont tous arrêté : ils sont pères de famille, ils travaillent… Je suis le seul « survivant » ! Je travaille avec des associations de Guyane, à Cayenne et Saint-Laurent qui interviennent auprès des jeunes pour assurer la transmission. En ce moment, pendant la période de préparation des JO, nous sommes plusieurs trentenaires à figurer dans le haut du classement français. Nous partageons notre expérience avec les plus jeunes membres de l’Equipe de France.

En tant que B-Boy, comment appréciez-vous l’inscription du Breakdance aux Jeux Olympiques ?

Au début, quand j’en ai entendu parler, j’attendais de voir. Quand j’ai su que c’était confirmé, j’ai décidé de tenter ma chance en sachant que je n’ai rien à perdre !

Comment préparez-vous votre épreuve individuelle du 10 août ?

Depuis deux ans, j’ai arrêté mon activité d’aide-soignant pour me consacrer pleinement aux Jeux Olympiques. Je suis confiant : je me prépare tranquillement, sans stress, 5 à 6 heures par jour. Comme à l’adolescence, je vis au jour le jour, mais le jour J, je serai prêt ! Depuis 21 ans, je pratique le breakdance parce que j’aime danser. Tant que mon corps me le permettra, je continuerai pour le plaisir.

Entretien : Cécilia Larney

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