Au 31 mars 2024, « le Canada a déboursé l’entièreté des 100 millions de dollars aux divers partenaires de mise en œuvre », un an après l’allocation de cette enveloppe dont l’objectif « est de renforcer les capacités de la PNH au moyen d’approvisionnement d’équipements, d’assistance technique et de formations, afin d’améliorer la situation sécuritaire en Haïti », a confié à Le Nouvelliste l’ambassadeur du Canada André François Giroux, vendredi 31 mai 2024.
« Ce financement est mis en œuvre en étroite coordination avec la PNH, les Nations unies et d’autres parties prenantes; les projets ciblent le secteur de la sécurité et de la justice ainsi que d’autres initiatives connexes (…) », a-t-il poursuivi avant d’évoquer les projets financés.
« Le Canada a octroyé 27,1 millions de dollars canadiens au Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) pour fournir des équipements de surveillance et de communication et acquérir des équipements non létaux prioritaires pour la lutte anti-gang.
Le Canada a également déboursé 14,7 millions de dollars canadiens à l’Organisation des États américains (OEA) pour fournir des équipements à la police communautaire, réhabiliter des commissariats de la PNH et développer des approches de police communautaire intégrant le genre.
« Nous appuyons également le renforcement du contrôle des frontières haïtiennes via plusieurs initiatives, dont un projet de 4,5 millions de dollars à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appuyant le développement des capacités de la POLIFRONT, notamment l’acquisition d’équipements et la formation en technique de surveillance des activités illicites transfrontalières », a dit l’ambassadeur André François Giroux, qui est revenu sur ce qu’avait laissé entendre l’ex-ambassadeur Sébastien Carrière, à savoir qu’une partie de cette enveloppe servira à acheter des équipements létaux pour la PNH.
« Le Canada ne s’est pas engagé et ne s’engage pas à fournir de l’équipement létal à Haïti. Cependant, le Canada contribuera en matière de formation, d’équipement de protection individuelle, de communication et d’autres équipements non létaux », a indiqué Giroux.
« Le Canada collabore directement avec la PNH et ses partenaires qui ont une solide expérience en Haïti afin de déterminer les projets qui répondent aux besoins identifiés par la direction de la PNH. C’est un travail d’ensemble dont la PNH est l’acteur principal, évidemment », a répondu le diplomate canadien sur l’existence de projets bons à financer.
« Le Canada, a assuré André François Giroux, s’est engagé à renforcer le secteur de la sécurité et à renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH) à long terme. Le Canada continue de travailler avec la PNH et ses partenaires internationaux pour déterminer les domaines de soutien prioritaires », a-t-il poursuivi avant de souligner qu’il « est impératif que les efforts de la communauté internationale visant à rétablir la sécurité soient mis en œuvre en synergie avec les solutions mises sur pied par Haïti pour une PNH robuste, bien formée et bien équipée ». « Nous veillerons à ce que la PNH travaille avec succès avec la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), et qu’elle puisse fonctionner efficacement après le départ de celle-ci », a assuré le diplomate canadien.
Le Canada supporte la MMAS
« Le Canada accueille favorablement l’offre du Kenya de diriger la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti. Le 22 février 2024 lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, la ministre Joly avait annoncé un montant de 80,5 millions de dollars qui transite par un fonds d’affectation spéciale des Nations unies, pour promouvoir le déploiement de la MMAS. »
« De plus, a rappelé André François Giroux, les Forces armées canadiennes offrent de l’instruction aux militaires des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui se rendront en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) sur des compétences de maintien de la paix et de premiers soins au combat, en plus de mener des exercices de validation et d’intégration pour les troupes de la CARICOM. »
Source : Le Nouvelliste
