Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?, magazine du pôle Outre-mer de France Télévisions, s’intéresse à la faible mobilisation généralement observée en Outre-mer lors des élections européennes.
Le 8 ou le 9 juin, selon les territoires, les électeurs des Outre-mer sont appelés à participer avec ceux de l’Hexagone à l’élection des 81 députés qui siègeront au Parlement européen au titre du contingent français. Ce scrutin sera le dixième depuis 1979 et la première élection au suffrage universel direct du Parlement européen. Le taux de participation constitue l’un des enjeux de cette élection.
En 2019, il était en moyenne, sur l’ensemble des Outre-mer, inférieur à 23 %. C’est dire si l’Europe mobilise peu les électeurs des Outre-mer en dépit de son influence sur leur vie quotidienne.
D’importants financements
La Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, La Réunion, Mayotte et Saint-Martin font partie intégrante de l’Union européenne (UE) avec des mesures spécifiques en tant que régions ultrapériphériques (RUP). La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon ont, eux, le statut de Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM).
Les deux formules permettent à ces territoires de bénéficier de financements importants dans de nombreux secteurs, aussi bien pour la création de nouvelles infrastructures que pour le soutien à des filières économique et des programmes sociaux.
Une population éloignée des institutions européennes
Agriculture, pêche, transports, assainissement, communication : le registre des domaines concernés est vaste. Ces politiques sont tributaires des choix budgétaires des gouvernements des 27 États membres de l’Union européenne, qui les renégocient tous les six ans avec la Commission, avant de les soumettre au vote du Parlement européen.
Les décideurs politiques et économiques ultramarins ont bien compris l’importance de Bruxelles, mais la population, elle, ne semble pas toujours percevoir les institutions européennes comme des lieux de pouvoir. C’est aussi à Strasbourg, Bruxelles ou Luxembourg que s’élaborent aujourd’hui, le plus souvent, les normes sociales, environnementales et juridiques qui s’appliqueront demain à Pointe-à-Pitre ou à Saint-Denis. D’où l’intérêt pour les Outre-mer de faire entendre leurs voix au niveau européen, au Parlement, bien sûr, mais pas seulement.
Que signifie « être Européen » quand on vit aux antipodes de ce continent ? S’agit-il davantage d’une affaire de « valeurs partagées » que d’une question de géographie ? L’Europe ne risque-t-elle pas de faire perdre de vue aux Outre-mer leurs voisins immédiats ?
Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?, présenté par Sitianlati Daroussi, examine comment le futur des Outre-mer se joue en partie entre Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg.
Sur La1ere.fr et france.tv