Guy Philippe a dénoncé la communauté internationale, appelé le gouvernement démissionnaire à ne pas signer le décret créant le Conseil présidentiel de transition de 7 membres, exhorté ces derniers à se retirer de ce conseil.
Guy Philippe a dénoncé la communauté internationale, appelé le gouvernement démissionnaire à ne pas signer le décret créant le Conseil présidentiel de transition de 7 membres, exhorté ces derniers à se retirer de ce conseil. L’ancien sénateur élu de la Grand’Anse a annoncé avoir accepté après « diverses proclamations » en Haïti et à l’étranger de conduire la transition, appelé les « jeunes armés » des quartiers populeux à « protéger le peuple », annonçant le lancement, mardi 2 avril, de la campagne non seulement pour déboulonner le système, mais aussi pour imposer le choix du peuple haïtien. Toutes ces annonces ont été faites dans une déclaration d’un peu plus de six minutes, lundi 1er avril 2024.
« Nous pouvons constater, encore une fois, malgré la détermination du peuple, que la communauté internationale, dirigée par les États-Unis, le Canada et la France, ayant pour valet la Caricom, veut régénérer et permettre la poursuite de ce système corrompu. (…) Aujourd’hui, ils mettent en place un conseil à 7 têtes pour prendre en main le destin du pays », a lâché l’ex-sénateur élu de la Grand’Anse, qui s’est fendu de deux mises en garde à l’endroit du gouvernement démissionnaire et des membres du Conseil présidentiel.
« Je dis au gouvernement du Dr Ariel Henry qui est encore en place que s’il a un peu d’amour pour le peuple haïtien de ne pas signer le document qui donnera naissance au Conseil présidentiel de transition. Le gouvernement n’a pas autorité pour mettre en place un Conseil présidentiel. Le gouvernement n’a pas ce pouvoir. Je dis à tous les ministres de ne pas poser un acte qu’ils pourraient regretter. N’enfoncez pas davantage le pays dans le chaos. N’acceptez pas, ne signez pas. La communauté internationale et la Caricom n’ont aucune autorité pour vous demander, pour vous exiger de poser un tel acte », a dit Guy Philippe.
S’agissant du Conseil présidentiel de transition, il a soutenu que cette « route n’est pas la bonne. Elle conduit à plus de chaos, plus de misère », a affirmé l’ex-chef rebelle ayant dirigé l’insurrection armée contre l’ex-président élu Jean-Bertrand Aristide en février 2004.
« Les hommes et les femmes qui font partie de ce conseil, une trahison de la patrie, retirez-vous. Abandonnez cette entreprise qui n’ira nulle part. Le peuple haïtien ne l’acceptera pas. Je ne l’accepterai pas », a balancé Guy Philippe, ex-condamné pour blanchiment des avoirs aux USA.
« J’ai entendu le cri et la proclamation de Hinche, celle des gens du Nord Est, de Ouanaminthe, de Jérémie, du Canada, de la France. J’ai entendu tous les Haïtiens qui demandent le changement. Dans leurs proclamations, ils ont décidé de me demander de conduire la transition. Je leur dis oui. J’accepte. Je le fais au nom de mon peuple », a affirmé Guy Philippe, qui pousse au soulèvement.
« Ce n’est pas assez de faire des proclamations. Je vous demande de gagner les rues pour forcer la chose, l’exiger et démontrer que nous sommes disposés à faire tous les sacrifices pour que ce soit ce que veut le peuple qui se produit », a poursuivi Guy Philippe dans son message.
« Il faut vous soulever pour dire non. C’est pourquoi, demain, à partir de 10 heures, je vous demande de commencer avec la campagne non seulement pour déboulonner le système, mais aussi pour imposer le choix du peuple haïtien », a-t-il déclaré avant de lancer un appel clair aux gangs armés responsables de 5 000 morts en 2023, selon l’ONU.
« J’avais entendu les jeunes hommes armés des quartiers populaires dire qu’ils sont fatigués, qu’ils reconnaissent les torts et déclaré que leurs armes ne nuiront plus au peuple. Je vous demande de prouver que c’est vrai, de prouver que vous aviez raison, de prouver que vous ne détruirez plus le peuple. C’est pour cela que je demande à tous les dirigeants de Carrefour, Martissant, Bel-Air, Fontamara, La Saline, la Plaine, Croix-des-Bouquets, Lilavois, Bon-Repos, Santo, Shadda, Croix-des-Missions, Butte Boyer, Clercine, Cazeau, Drouillard, Cité Soleil, Aviation, Route 9, Torcel, Tabarre, Carradeux… de montrer que vous êtes dans le camp du peuple, que vous êtes à ses côtés. Aidez le peuple dans cette bataille. Laissez passer le peuple, ne l’intimidez pas, protégez le peuple pour qu’il investisse les rues à partir de 10 heures », a exhorté Guy Philippe avant d’appeler la diaspora, les religieux, les élites, les journalistes à se ranger dans le camp du peuple.
« Les délinquants sont en train de régénérer le système. Nous ne pouvons pas les laisser faire. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, tout ce que je peux faire, avec tous mes alliés, pour exiger, pour les obliger à reconnaître ce que veut le peuple. Je demande à mes soldats, dès aujourd’hui, de prendre toutes les dispositions, de faire tout ce qu’ils peuvent pour imposer et faire respecter la volonté du peuple haïtien. Si nous nous croisons les bras, si nous faisons preuve de lâcheté, nous perdrons Haïti. Nous sommes à un point où il faut fouler le macadam », a lancé Guy Philippe.
Source : Le Nouvelliste