Deux navires de la Marine nationale basés aux Antilles françaises ont mené en haute mer au large de la Martinique des interventions successives : la frégate de surveillance Germinal a réalisé les 20 et 22 février deux interventions sur des navires de pêche, et le 26 février, le Patrouilleur Antilles-Guyane La Combattante est intervenu sur un voilier.
Mardi 20 février 2024, le Germinal est intervenu sur un navire de pêche battant pavillon du Panama en haute mer à 1100 nautiques (environ 2 000 km) au sud-est de la Martinique : 137 ballots de cocaine ont été saisis, pour un poids total de plus de 3 tonnes.
La frégate est de nouveau intervenue jeudi 22 février à 830 nautiques (environ 1 500 km) à l’est de la Martinique sur un navire de pêche vénézuélien : 100 ballots de cocaïne ont alors été saisis, soit un peu plus de 3 tonnes également.
Le PAG La Combattante est quant à lui intervenu lundi 26 février 2024 à 340 nautiques (environ 600 km) à l’est-sud-est de la Martinique sur un voilier battant pavillon Jersey : 25 ballots et de nombreux pains de cocaïne répartis dans le bord ont été saisis pour un poids total d’un peu plus d’une tonne.
Enfin, une dernière yole a été interceptée avec plus d’une tonne de cocaïne à bord. L’enquête est en cours et les personnes interpellées sont actuellement en garde à vue à l’OFAST.
Conformément à la règlementation internationale en la matière, les autorités vénézuéliennes ont choisi de ne pas abandonner leur compétence juridictionnelle. Dès lors, les membres d’équipage et la cargaison du navire de pêche vénézuélien ont été remis en mer le 25 février 2024 aux autorités vénézuéliennes. Les ballots de cocaïne saisis ont été détruits en présence d’un représentant de l’ambassade française au Venezuela.
Concernant le navire de pêche panaméen et le voilier jersiais, les autorités des États respectifs ayant renoncé à leur compétence juridictionnelle au profit de la France, les membres d’équipage et les cargaisons ont été ramenés à Fort-de-France par le Germinal et La Combattante et sur instructions du parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Fort de France, remis à l’Antenne OFAST Caraïbe les lundi 26 et mercredi 28 février 2024.
Ces opérations, conduites par les forces armées aux Antilles, sous la direction du préfet de la Martinique, délégué du Gouvernement pour l’action de l’État en mer, sont le résultat d’une étroite coopération internationale et interministérielle.
Les informations fournies par le Maritime Analysis and Operations Centre – Narcotics (MAOC-N) en lien notamment avec les échelons centraux de l’office anti-stupéfiants (OFAST) et de la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED), la Drug Enforcement Agency (DEA) et la National Crime Agency (NCA), et l’appui d’un avion Falcon 50 de la Marine nationale déployé auprès des forces armées en Guyane ont été déterminants, ainsi que l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ces interventions ont également mobilisé, outre les forces armées françaises, l’OFAST Caraïbe et la juridiction interrégionale spécialisée (IRS) de Fort-de-France.
Ces premières saisies d’envergure de 8,3 tonnes en 9 jours de l’année 2024 marquent la détermination de l’État à poursuivre sans relâche la lutte contre le trafic de stupéfiants dans la Caraïbe et en Atlantique.
Ces interceptions ont donné lieu à l’ouvertures d’enquêtes judicaires conduites par la juridiction interrégionale de Fort de Fort de France et confiées à l’OFAST. A ce jour, 8 personnes ont été placées en détention provisoire dans deux affaires différentes.
Elles sont de nationalités diverses : britannique, sud-africaine, allemande, russe, espagnole et colombienne. Elles encourent une peine de 30 ans et une amende de 7,5 millions d’euros. La valeur des produits saisis, au prix de la revente, se compte en centaines de millions d’euros.