L’Agence régionale de santé a labellisé les hôpitaux de Cayenne et Saint-Adrien, ainsi que la future clinique Véronique comme centres mémoire.
Les consultations mémoire doivent permettre de repérer plus précocement les patients sur l’ensemble du territoire de la Guyane pour leur propose une prise en charge dans le cadre d’une collaboration entre établissements privés et publics.
Compte tenu du vieillissement de la population, de la prévalence de la maladie d’Alzheimer et des maladies associées dans les années à venir, et de l’incidence des troubles de la mémoire chez des personnes jeunes notamment à des AVC, les consultations mémoire répondent à une problématique qui s’amplifie en Guyane.
L’Agence régionale de santé a labellisé comme centre mémoire de territoire, l’hôpital de Cayenne, mais aussi, l’hôpital privé Saint-Adrien et la future clinique Véronique comme centres mémoire de proximité. Jusqu’ici, l’hôpital privé Saint-Adrien assurait les 150 à 200 consultations mémoire par an.
Une grande avancée pour la Guyane
En attendant la création du CHRU de Guyane, l’hôpital de Cayenne s’adossera au CHU de Tours comme centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR). Prochainement, les trois établissements labellisés de Guyane établiront les conventions qui lieront leurs activités. « On fonctionnera en réseau avec le privé, en proposant un maillage territorial qui permette au patient d’être orienté rapidement. Ce sera une structure indépendante, ouverte à tous, public comme privé, avec des collaborations avec des gériatres, des psychiatres. On pourra faire une prise de sang, prévoir l’IRM, renseigner la Banque nationale Alzheimer, participer à des travaux de recherche, informer les familles, prendre en charge les aidants… C’est un gros progrès pour la Guyane. »
Le développement des consultations de neurologie à Kourou et Saint-Laurent du Maroni par les neurologues du Centre hospitalier de Cayenne doit aussi permettre un repérage plus précoce des patients du secteur des Savanes et de l’Ouest guyanais.
Repérer les patients avant la démence sévère
À l’hôpital de Cayenne, le centre mémoire sera une structure commune à la neurologie, à la psychiatrie et à la gériatrie, explique le Pr Bertrand de Toffol, chef de pôle cardiovasculaire et métabolique. Il espère une ouverture en septembre. Avec la création de ce centre mémoire, le Pr de Toffol espère repérer les patients plus précocement.
« On voit les patients à un stade évolué, quand ils commencent à fuguer. La neuropsychologue voit beaucoup de patients déjà atteint de démence sévère : il faut qu’on détecte les patients sans démence et sans perte d’autonomie. On peut leur proposer une prise en charge médicamenteuse. Il y a tout un bilan précoce à structurer qui rendra service aux patients. Si on peut retarder ne serait-ce que de trois ou quatre ans l’institutionnalisation, ce sera un progrès majeur ! »