Les élus de l’Assemblée nationale réunis en commission ont donné un premier feu vert mercredi 14 février à la proposition de loi socialiste portée par Elie Califer, député de la Guadeloupe, pour faire reconnaître « la responsabilité » de l’État dans l’affaire de la contamination au chlordécone en Guadeloupe et Martinique.
Le texte du député guadeloupéen sera présenté au vote le 29 février, profitant de la niche réservée aux élus socialistes.
Elie Califer veut que soit inscrit expressément dans une loi que la « République française reconnaît sa responsabilité dans les préjudices sanitaires, écologiques et économiques » causés par l’utilisation du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe.
Cette loi a pour objectif « a dépollution des terres » et « l’indemnisation des victimes. »
Le chlordécone est un pesticide répandu dans les bananeraies pour lutter contre le charançon. Quoique interdit aux États-Unis dès 1975, il a été autorisé en France de 1972 à 1990. En Guadeloupe et en Martinique, il a été utilisé jusqu’en 1993. Il a bénéficié d’une dérogation des ministères de l’Agriculture successifs pressés par le lobby des planteurs de bananes et des élus locaux.
Il est à noter que ceux-ci, planteurs de bananes, se sont portés parties civiles dans des procès contre l’Etat, laissant entendre qu’ils ont été eux aussi victimes… Et que les élus d’alors — dont certains sont toujours vivants quoique retités de la vie politique — sont parmi les premiers à demander sans aucune honte une condamnation de l’Etat…