Robert Badinter est mort. Figure un temps controversée de la politique nationale, c’est au titre de ses actions humanistes — dont l’abolition de la peine de mort — un personnage de premier plan, ancien Garde des sceaux, ancien président du Conseil Constitutionnel, écrivain inspiré par sa propre histoire et celle des siens. Un hommage national lui sera rendu. Localement, les hommages se succèdent.
Olivier Nicolas, Premier secrétaire fédéral du PS de Guadeloupe, Secrétaire national aux Outre-mer
« Je tiens à m’incliner respectueusement devant la mémoire de Robert Badinter, avocat, ancien Garde des sceaux ministre de la Justice de François Mitterrand, qui fut aussi président du Conseil constitutionnel et sénateur socialiste.
C’est une immense figure de la République qui s’éteint. Une immense figure de la gauche. Une immense figure pour tous les socialistes.
Mais c’est aussi un phare éthique et moral qui continuera à rayonner longtemps grâce à son oeuvre colossale dans toutes les fonctions qu’il aura occupées, grâce par ses valeurs et ses convictions d’humaniste qu’il savait exprimer avec force, et par la rectitude dont il aura fait preuve tout au long de sa vie.
A titre très personnel, Robert Badinter était et restera un personnage inspirant.
Il était l’incarnation d’un alignement rare entre la puissance des idées et la capacité à les traduire dans les actes.
L’homme de l’abolition de la peine de mort, de l’abrogation des juridictions et des lois d’exception qui subsistaient dans la Ve République, témoin dans sa jeunesse des heures sombres de la collaboration et des persécutions antisémites sous le régime de Vichy qui auront très tôt marqué sa vie, Rober Badinter aura traversé deux siècles en s’efforçant toujours de rappeler la République et les républicains à leurs principes de liberté, d’égalité et de fraternité.
Respect pour cet homme qui, toujours, aura été épris de justice. »
Victorin Lurel, sénateur de la République Française
« Avec la disparition de Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel, Garde des Sceaux et sénateur, la France et les humanistes du monde entier perdent l’un des plus ardents défenseurs des libertés et de la vie, un Juste qui aura fait grandir notre civilisation.
Robert Badinter incarnait à lui seul les plus belles valeurs démocratiques et républicaines de notre pays. Une voix puissante, un esprit brillant, une tempérance radicale et, depuis sa mise en retrait, une mémoire unique des combats contre les injustices.
Plus qu’un symbole pour ma famille politique, Robert Badinter était pour les républicains de tous bords une fierté et une conscience morale toujours prête à transmettre ses valeurs, toujours prompte à s’indigner, toujours mobilisée pour défendre notre État de droit.
Par la force de ses convictions et son ouverture aux injustices de son temps, Robert Badinter aura traduit en droit les plus grands combats humanistes de son époque. Abolition de la peine de mort, suppression de la Cour de sûreté, dépénalisation de l’homosexualité, son œuvre forgée contre vents et marées en fidélité avec ses valeurs et en intégrité absolue reste, pour l’Histoire, le plus bel accomplissement de notre République.
M’inclinant respectueusement devant sa mémoire et son action, j’adresse à sa famille, à ses proches et à tous ses compagnons de combats mes plus sincères condoléances. »