Le 3 janvier 2024, des associations guyanaises, dont l’Association des Victimes du Mercure-Haut-Maroni, la COPAG, la JAG, Wild Legal, ont signifié leur intention de déposer une action en justice contre l’État français, ceci après avoir entendu les propos de la Première ministre Elisabeth Borne.
Ces associations estiment que la Première ministre a fait des annonces insuffisantes lors de son récent passage en Guyane.
La Première ministre a promis, comme d’habitude, de multiplier les moyens humains et matériels pour lutter contre l’orpaillage illégal. Or, cet orpaillage illégal se déroule sur tout le territoire, depuis les pays voisins, sans qu’une politique hardie soit menée. Et sans que les éventuelles remontrances faites aux gouvernements de ces pays de surveiller leurs frontières n’aient d’effets…
Les patrouilles et descentes des militaires sur les points de trafic ne suffisent plus. Plus de 500 sites clandestins ont été recensés au fil des années et, chaque année, environ 13 tonnes de mercure sont déversées dans les cours d’eau par les orpailleurs clandestins, affectant gravement la santé des populations ainsi que l’environnement.
Les associations de défense de l’environnement ont déposé un recours gracieux auprès du préfet de Guyane le 16 octobre 2023. Elles n’ont eu aucune réponse et c’est pourquoi elles se tournent vers le tribunal administratif de Cayenne. Elles entendent dénoncer la carence de l’État dans la protection des droits humains et environnementaux.
Elles entendent aussi que soient reconnus des droits fondamentaux aux cours d’eau de Guyane. Ceci a déjà été fait pour d’autres fleuves ou rivières dans d’autres pays où les eaux étaient polluées par des entreprises industrielles.