Depuis quelques semaines, L’Express des îles est la seule compagnie – pour le moment – à assurer les rotations quotidiennes entre Pointe-à-Pitre et Marie-Galante. Entretien avec Roland Bellemare, p.-d.-g. de L’Express des îles.
À l’approche des vacances et des fêtes de fin d’année, comment L’Express des îles entend faire face à la demande ?
Roland Bellemare : Nous nous efforçons d’y répondre au mieux, notamment en renforçant nos rotations quand il y a de la demande. En dehors de cette période de fêtes, c’est ce que nous faisons assez régulièrement, le dimanche, avec un départ à 13 heures de Marie-Galante, en plus des départs habituels de 16 heures et 18 h 30. C’est aussi ce que nous ferons pour les fêtes en mettant en place un départ, dès 10 h 45, ou 13 h 15, depuis Pointe-à-Pitre, et 12 heures, au départ de Marie-Galante. Dès que les bateaux sont pleins, on rajoute une rotation supplémentaire pour ne pas laisser les passagers sans solution.
Les billetteries sont prises d’assaut depuis quelques semaines. Quelles alternatives pour les passagers ?
Plus que jamais, il faut réserver son billet à l’avance, dès que possible et sur Internet. Il suffira ensuite de le récupérer aux bornes automatiques, à la gare maritime de Bergevin. Sinon, il faudra faire preuve de patience : à la billetterie de Pointe-à-Pitre, le nombre d’agents est passé de 5 à 8. L’absence de concurrence, pour le moment, sur la desserte Pointe-à-Pitre/Marie-Galante peut provoquer un peu d’inconfort pour les passagers qui doivent attendre pour accéder à la billetterie, mais nous faisons au mieux. Nous constatons que de plus en plus de passagers réservent leur billet en ligne et c’est une bonne chose. Les passagers qui bénéficient de l’aide régionale peuvent aussi réserver en ligne. À Pointe-à-Pitre, nous avons mis en place un guichet ouvert le matin et dédié aux personnes qui bénéficient de l’aide régionale.
La gare maritime de Marie-Galante n’est pas équipée de borne automatique pour le retrait des billets. Pourquoi ?
Les bornes ne délivrent que les billets sans aide régionale. Or, au départ de Marie-Galante, plus de 80 % des passagers bénéficient de l’aide régionale, donc la borne sera sous-utilisée. Nous verrons, avec notre partenaire sur place s’il est possible de renforcer la billetterie pour mieux répondre à la demande. Mais, nous devons rester prudents.
L’Express des îles opère depuis plus de 30 ans sur la ligne Pointe-à-Pitre/Marie-Galante. Est-elle toujours rentable ?
Clairement, oui. Sur cette ligne, deux opérateurs peuvent sortir leur épingle du jeu. Mais, il ne faut pas attendre des compagnies privées qu’elles prennent des décisions déraisonnables.
Depuis le Covid, la rotation quotidienne de la mi-journée est devenue hebdomadaire. Au grand dam des usagers…
C’est l’un des enseignements que nous avons tiré du Covid : nous perdons de l’argent sur cette rotation de milieu de journée. Il faut comprendre qu’on ne peut pas tout avoir. Si j’étais un passager marie-galantais, je ferais le choix d’une compagnie fiable, dont je suis sûr qu’elle est là tous les jours, plutôt que de demander des choses qui risquent de mettre la compagnie en difficulté. Nous faisons tout ce qui est possible. Pour le reste, c’est « non ». L’Express des îles, c’est 70 salariés, des taxes, des loyers de bateaux à payer… On ne peut pas faire n’importe quoi, dans l’intérêt de la population de nos îles.
Propos recueillis par Cécilia Larney