Guadeloupe. Déposons les armes !

Depuis dix ans, la campagne Déposons les armes incite les particuliers à rapporter les armes en leur possession à la gendarmerie, au poste de police de leur commune. La campagne dure du milieu du mois de décembre à la fin mars, afin de couvrir les fêtes de fin d’années et la période du Carnaval.

De gauche à droite le premier vice-président du Conseil départemental Jean-Philippe Courtois, le président du Conseil régional Ary Chalus, le préfet de Région Xavier Lefort, le procureur général Eric Maurel, le général Vincent Lamballe, le commissaire Jean-Pierre Frédéric.

Le préfet de Région Xavier Lefort, accompagné du procureur général de la Guadeloupe, Eric Maurel, du général Vincent Lamballe, du commissaire Jean-Pierre Frédéric DTPN adjoint, ont reçu, cette année, Ary Chalus, président du Conseil régional, et Jean-Philippe Courtois, premier vice-président du Conseil départemental.

Cette première est liée à la volonté du représentant de l’Etat et du procureur général d’associer les élus à cette démarche importante : Déposons les armes !

En effet, comme l’a souligné Xavier Lefort, les chiffres sont mauvais : en 2022, il y avait 7 fois plus de chances d’être victime d’un homicide en Guadeloupe que sur le reste du territoire national. « 22 morts par armes à feu en Guadeloupe en 2022; homicides qui ont plusieurs causes : des vols à main armée deviennent des homicides, des règlements de comptes entre bandes rivales, des conflits de voisinage ou de territoires… »

Le préfet Lefort poursuivait : « Retenez qu’il y a eu 291 vols à main armée depuis le début de l’année, soit six vols par semaine en moyenne. Les vols par armes à feu ont augmenté de près de 30% par rapport à la même période en 2022 ! »

Les patrons de médias ont signé la convention. @PC

Eric Maurel, le procureur général, rappelait que cette lutte contre les armes est une responsabilité commune qui doit être partagée. « Une seule mission : protéger nos concitoyens, ce qui veut dire nos fils nos frères, nos pères, Il faut éviter des drames. On ne peut pas continuer ! Quelle est cette société où nous admettons que des enfants se baladent avec des Glocks ou des Taurus ? Avec quoi vont-ils se promener quand ils seront adultes ? Il faut éviter l’escalade ! On ne peut pas permettre ça ! »

Jean-Philippe Courtois, premier vice-président du Conseil départemental, faisait le constat que « malheureusement, la société perd ses repères A nous de trouver la bonne stratégie. Nous avons, soulignait-il, de nombreuses difficultés sur nos côtes qui laissent entrer des armes, des stupéfiants, des illégaux. Il y a besoin de protéger celles-ci, ce que nous avons répété lors de nos rencontres avec des membres du gouvernement. »

Ary Chalus, président de Région, a rappelé qu’il est à l’origine du concept Déposons nos armes. Il était alors député de la Nation et de la Guadeloupe. « A l’origine de Déposons les armes, c’est la première fois que je suis invité ! », s’exclamait-il, soucieux de précision. Il est vrai que la chronologie semble lui donner raison : l’opération existe depuis 2013 en Guadeloupe et depuis 2022 en France hexagonale. Avant de rappeler qu’il a pris à bras le corps, alors maire de Baie-Mahault, le problème de la délinquance juvénile pour réduire le niveau de violence. « J’avais alors fait un pacte, rapproché les jeunes de certains ghettos des gendarmes. J’avais fait des rencontres avec eux, y compris des rencontres sportives et ça a diminué d’un coup la délinquance. il faut tout faire pour relancer ce type d’action avec les jeunes ! »

Xavier Lefort louait ce pacte et expliquait ce qui est mis en place : de la vidéoprotection à Basse-Terre et Sainte-Rose, pour commencer, une surveillance accrue des entrées sur le territoire avec l’installation d’une seconde brigade nautique, celle-ci à Gourbeyre.

Les principaux médias de la place ont signé avec le préfet de région Xavier Lefort une convention de partenariat pour faire passer le message : Déposons les armes !

Quel est l’intérêt pour le particulier de déposer les armes ?

. Evité d’être amené à utiliser cette armes dans des conflits avec son voisinage
. éviter que l’arme ne soit utilisée par l’entourage ou des tiers en cas de vol — les règles de conservation d’armes est stricte : démontée, placée dans un coffre-fort, les munitions à part
. éviter les poursuites en cas de possession illégale (la peine et l’amende peuvent être jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende).

Un bilan mitigé

Depuis 2013, en Guadeloupe, Déposons les armes a permis de récupérer 1 248 armes et 13 758 munitions.

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