Guyane. L’orpaillage illégal gagne du terrain

Le Parc amazonien de Guyane a constaté une hausse de plus de 50 % du nombre de mines illégales sur son territoire comparé à août 2022.

La récente campagne de survols conduite par le Parc amazonien a révélé la présence de 143 chantiers d’orpaillage illégal, toujours principalement concentrés sur la façade Maroni, « où le soutien logistique à la filière, par les comptoirs chinois de la rive surinamaise, est toujours prépondérant », indique le Parc amazonien de Guyane, suite aux derniers survols réalisés sur sa zone. Côté Oyapock, grâce au travail des équipes du Parc amazonien, les données se maintiennent.

Pour autant, 143 sites illégaux ont été observés lors du survol du mois d’août 2023 sur le périmètre du parc national. Ce chiffre confirme la persistance de l’activité d’orpaillage illégal au sein du Parc, avec 37 % des sites recensés au cœur de la zone. L’activité illégale tend toujours à se concentrer dans les mêmes secteurs avec 83 % des sites illégaux sur la façade ouest.

Les sites actifs en augmentation de 25 %

Les résultats de la nouvelle campagne de survols de l’année 2023 montrent une hausse de 25 % du nombre de sites actifs par rapport au précédent survol de janvier 2023. « Face au Suriname, Maripasoula reste la commune la plus durement touchée par cette activité, souligne le Parc amazonien de Guyane. Les agents ont comptabilisé 20 nouveaux chantiers. » Les secteurs orpaillés restent les mêmes : Atouka, Lipo Lipo et Eau Claire concentrent la moitié des sites de la commune. « L’opération militaire à Dorlin semble avoir déplacé nombre d’orpailleurs vers Eau Claire où nous avons observé 15 nouveaux sites. »

Selon le dernier bilan, Saül reste épargné. À Camopi, le décompte reste plus stable (+ 5 sites). « Il y a une perspective d’éradication, si les moyens nécessaires sont mis en œuvre, conjuguant l’installation d’un poste de contrôle fluvial, le maintien des opérations sur les sites susceptibles d’être réinvestis, ainsi que la coopération avec le gouvernement et la police du Brésil », commente le Parc amazonien.
Une collaboration qui a permis à des agents du Parc avec les Forces armées de Guyane de participer à Jararaca, une opération de trois semaines qui s’est déroulée en septembre/octobre, avec les autorités du Brésil.

Laurent Kelle, WWF Guyane : « Des chiffres inquiétants »

« En février, nous avons suivi les efforts de lutte des équipes du Parc Amazonien de Guyane. Le résultat était sans appel : saignées en forêt, crevasses générées par l’orpaillage illégal, au sein de ce qui est pourtant la plus grande forêt protégée européenne, rappelle Laurent Kelle, directeur de WWF Guyane. Nous constatons que la situation ne s’est pas améliorée, avec une augmentation de 25% du nombre de sites illégaux par rapport au précédent survol de janvier et de + 50% depuis août 2022. En l’absence d’un bilan régulier des impacts à l’échelle de l’ensemble de la Guyane, ces nouveaux chiffres sont difficilement interprétables, mais demeurent extrêmement inquiétants pour le Parc Amazonien, dont 15 agents participent à cette lutte. Au-delà des efforts actuels, nous savons qu’une collaboration accrue entre la France et le Suriname demeure la principale réponse attendue à ce fléau qui bénéficie d’un fort soutien logistique le long du fleuve frontalier. » 

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