Des conditions stressantes telles que l’environnement de travail des soignants peuvent déclencher plusieurs processus physiopathologiques, selon les expériences menées.
Depuis plusieurs années, les Pr Hatem Kallel et Jean Pujo, respectivement, chef de pôle soins critiques et chef du Samu-urgences à l’hôpital de Cayenne, écrivent sur le stress des professionnels de santé. Avec plusieurs de leurs confrères du Centre hospitalier de Cayenne, de l’université d’Indonésie et de l’université de Sfax (Tunisie), ils présentent les résultats d’une expérience sur des rats de laboratoire, dans Frontiers in Behavioral Neuroscience.
Pendant vingt et un jours, ils ont soumis trois groupes de rats mâles sains à des facteurs de stress : privation de nourriture et d’eau, illumination permanente et natation forcée. Ils ont mesuré les biomarqueurs du stress, les paramètres biologiques et les lésions de l’ADN, puis ont comparé les résultats avec ceux d’un groupe témoin. « Cette étude sur un modèle animal vise à reproduire les conditions de travail des soignants et à déterminer leur impact sur le cerveau », expliquent-ils.
Un syndrome de type dépression
Toutes les analyses ont montré de très fortes variations avec le groupe témoin. Se sont ajoutés « des changements de comportement et un syndrome de type dépression chez tous les rats stressés, soulignent-ils. Des conditions stressantes telles que l’environnement de travail des soignants peuvent déclencher plusieurs processus physiopathologiques conduisant à des troubles oxydatifs, neurochimiques et hypothalamo-hypophyso-surrénaliens. Ces changements peuvent évoluer vers des lésions cellulaires et l’apoptose dans le cerveau et déclencher des troubles psychologiques et physiques. »